<413> permis à celle-ci de prendre des engagements avec l'Angleterre, pour suppléer aux subsides que l'Espagne avait manqué de payer. J'ai cru nécessaire de vous informer de cette particularité, afin que vous en avertissiez le marquis de Puyzieulx, pour qu'il soit en garde contre ces menées du premier ministre saxon, et qu'il tâche à bien démêler combien cet avertissement qu'on m'a donné, est fondé.

Federic.

Nach dem Concept.


2675. AU SECRÉTAIRE HEUSINGER A COPENHAGUE.

Potsdam, 20 juin 1747.

J'ai vu avec satisfaction, par la dépêche que vous m'avez faite en date du 13 de ce mois, la réponse que M. de Schulin vous a donnée, lorsque vous vous êtes acquittés envers lui des ordres que vous aviez1 relativement à la conclusion de mon traité d'alliance défensive avec la couronne de Suède. Quoique je sache à n'en pouvoir douter qu'il y a eu un plan formé entre les cours d'Angleterre et de Danemark qui a dû aboutir à un changement de succession en Suède, en faveur du duc de Cumberland, et que pour cet effet l'escadre du Danemark dont les armements se sont faits à Copenhague, a dû être le 20 du mois de mai dans les ports de Suède — projet qui apparemment est échoué par la nouvelle que l'on a eue de mes engagements pris avec la Suède — j'ai cependant résolu de faire une tentative sur la cour de Danemark, pour voir s'il est possible de la ramener et la rapatrier avec la Suède d'une façon dont les deux cours puissent être également contentes. C'est pourquoi vous devez chercher l'occasion de parler seul et confidemment à M. de Schulin, à qui vous direz de ma part — après avoir tiré de lui une promesse d'honneur sur ce qu'il ne voudra point faire un mauvais usage des ouvertures que vous lui ferez, mais d'en vouloir garder le secret — que, comme je venais de prendre des engagements avec la Suède qui ne tendaient qu'à l'affermissement du repos du Nord, et que j'avais la satisfaction de vivre en bonne intelligence avec elle, je m'emploierais de très bon cœur pour rétablir la bonne harmonie entre le Danemark et la Suède; que je savais assez qu'il y avait encore quelques intérêts à démêler entre le Danemark et entre le Prince, successeur à la couronne de Suède, touchant le Sleswig et quelques autres droits éloignés, mais que je tâcherai de mon mieux d'aplanir par mes bons offices ces différends à la satisfaction égale des deux cours et de ramener entre elles une étroite union et une harmonie constante et durable, pourvu que la cour de Danemark voudrait s'ouvrir confidemment à moi sur ce qu'elle demandait à cet égard, et sur les conditions auxquelles elle voulait se prêter à cette union si désirable; que je donnais ma promesse que je n'en ferais jamais un mauvais usage, mais que je travaillerais avec toute l'application imaginable pour con-



1 Vergl. S. 391.