<479>paiement son personnel, quoique je puisse y entrer pour quelque chose; dans cette supposition, je crois que vous ferez bien de ne pas trop presser notre ami là-dessus.

Quant à ce qui regarde l'affaire dont il vous a fait confidence, touchant un officier que je dois avoir envoyé à Vienne pour entrecepter les chiffres de Lantschinski, et qui, après que son entreprise ait échoué, doit être passé en Hongrie, j'avoue que j'ai été surpris de ce que mes ennemis peuvent aller si loin, jusqu'à vouloir me charger de telles calomnies; en attendant, vous pouvez assurer hardiment notre ami que toute cette histoire, quelque circonstance qu'on l'ait mandé à Pétersbourg, n'est qu'un conte fait à plaisir, ou plutôt un mensonge indigne, malicieusement controuvé de ceux qui aimeraient à me mettre tout-à-fait mal avec l'Impératrice. Il est vrai qu'un coquin polonais, se disant secrétaire de Lantschinski, est venu un jour, il y a plusieurs mois, s'offrir de son propre mouvement à mon ministre à Vienne de vouloir lui procurer les copies de différents papiers du sieur Lantschinski; mais comme mon ministre l'a d'abord reconnu pour fourbe et l'a pris pour un homme aposté peut-être tout exprès pour lui jouer pièce, il l'a chassé de sa maison avec défense expresse de n'y jamais plus mettre pied, sous peine d'être traité comme il faut; et voilà apparemment ce qui a donné lieu à ce conte infâme dont vraisemblablement les auteurs de cette pièce ont régalé après cela le sieur Lantschinski, pour lui en imposer et aigrir par là d'autant plus la cour de Pétersbourg contre moi; ce que je ne vous dis pourtant que pour votre direction seule. Au reste, comme je suis présentement de retour de la Silésie, et que l'événement m'a encore justifié des bruits ridicules que les Autrichiens ont semés dans le monde, en me supposant des desseins contre la reine de Hongrie, vous devez non seulement en parler à l'ami important, mais tâcher encore de faire relever cela sous main par des gens affidés auprès ceux du Sénat à Pétersbourg, en leur faisant insinuer que c'était encore une nouvelle preuve combien les Autrichiens prenaient à tâche de brouiller la Russie avec moi, par des suppositions qu'on trouvait cependant, à la fin, fausses et controuvées.

Federic.

Nach dem Concept.


2766. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

Potsdam, 19 septembre 1747.

Mon cher Mardefeld. Après avoir vu tout ce que vous venez de m'apprendre par rapport aux propos que le marquis de Valory vous a tenus, lorsqu'il vous a vu la dernière fois, je veux bien vous dire que quant à l'affaire de Magdebourg, concernant le droit d'étapes, vous devez répondre à ce ministre d'une manière polie et convenable que, quelque déférence que j'aie toujours pour les conseils du Roi son