<495> comment je pourrais mettre sous le même bonnettant de têtes bizarres et irraisonnables qu'il y en a du côté des alliés, et quoique je tâche partout d'adoucir les choses et de porter les esprits à une paix raisonnable, je dois pourtant dire que je n'ai pas fait beaucoup de progrès jusqu'ici.

Federic.

Nach dem Concept.


2788. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 5 octobre 1747.

Votre dépêche du 26 du mois dernier passé m'a été rendue. Je ne crois pas que le ministère anglais soit aussi décidé pour la paix que vous le présumez; tout ce que milord Chesterfield vient de vous dire à ce sujet, ne sont que des généralités qui ne me persuadent pas encore tout-à-fait qu'on veuille sérieusement la paix; on la souhaite peut-être, mais on la voudra à sa façon, et tant que les ministres anglais ne règleront pas séparément avec la France quelques articles préliminaires qui pourront servir de base dans la négociation de paix, j'estime que l'on voudra encore continuer la guerre, et que toutes les conférences sur la paix n'aboutiront à rien. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule, et afin que vous employiez toute votre attention pour bien démêler les vrais sentiments du ministère à cet égard.

Au surplus, j'ai de bonnes raisons qui me font souhaiter que la cour de Londres voudrait nommer le plus tôt le mieux le ministre qu'elle me veut envoyer; s'il y avait moyen que vous pussiez pousser à la roue là-dessus, cependant toujours sans me commettre et sans que j'y paraisse aucunement, j'en serais bien aise.

Federic.

Nach dem Concept.


2789. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.1

Potsdam, 7 octobre 1747.

Ma très chère sœur. L'intérêt que vous prenez à ma santé est exprimé avec des termes si obligeants que je n'en saurais vous dire, ma très chère sœur, à quel point j'y suis sensible. Vous seriez capable de m'inspirer de l'amour pour la vie et de m'y attacher plus que je le suis. Vous avez deviné assez juste, j'ai de temps en temps d'assez mauvaises attaques de crampes et de coliques, mais le mal me regarde avec mépris et il ne se donne pas la peine de me vaincre; il me secoue quelquefois rudement, et puis il me plante là.

Nous avons à présent les plus beaux jours du monde, je souhaite que vous en goûtiez les agréments à la maison de campagne où vous



1 Fehlt unter den in den Œuvres de Frédéric le Grand Bd. XXVII abgedruckten Briefen des Königs an die Markgräfin von Baireuth.