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n'entendait point troubler les commerçants de Votre Majesté dans le commerce de France autorisé par les traités de marine, ni les empêcher de transporter dans ce royaume les marchandises que lesdits traités déclarent ne pas être contrebande, pourvu qu'ils fissent ce trafic pour leur propre compte et non pour celui des négociants français, ce ministre a néanmoins décliné jusqu'ici de fournir une pareille déclaration par écrit … Il faudra donc faire faire des instances pressantes et soutenues de représentations nerveuses à la cour britannique, pour en obtenir une déclaration formelle …

Mais un article qui, selon nos faibles lumières, ne pourra jamais être accepté de Votre Majesté, est celui de ce mémoire où l'on propose que les sujets du roi de France doivent faire usage du pavillon prussien“ …

faire, par plus d'une considération; car comme au moment présent les Anglais respectent à peine mon pavillon, que feraient-ils s'ils savaient que c'était des vaisseaux français qui se masquent sous mon pavillon? De plus, supposons pour un moment que je fisse une convention avec l'Angleterre que leurs vaisseaux devaient aller sous mon pavillon pour n'être pas insultés des armateurs français, est-il à croire que les Français respecteraient alors mon pavillon, lorsqu'ils le verraient arboré à des vaisseaux de leurs ennemis? Ainsi donc, il faudra que M. de Valory convienne lui-même que cet article-là est purement impraticable.

Au reste, je ne trouve point nécessaire que vous entriez en conférence ni communiquiez avec le Directoire Général sur cette affaire-là. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


2871. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 19 décembre 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 9 de ce mois. Quant à la négociation secrète à Londres avec l'Espagne, je me confirme, de plus en plus, dans le sentiment où j'en ai été, qu'elle sera sans succès. Au surplus, je veux bien vous informer que, un certain lieutenant-colonel russien, nommé Tiesenhausen, ayant été envoyé par la cour de Russie au prince Czartoryski, grand-général de Lithuanie, sous prétexte de lui porter l'ordre de Saint-André, et ayant passé ensuite à Dresde et de là ici pour retourner à Pétersbourg, j'ai trouvé moyen de le faire sonder là-dessus, et j'en ai tiré les particularités suivantes : qu'ayant eu ordre de sonder les principaux Polonais sur la marche des troupes russes par la Pologne, on lui avait répondu que les Polonais en jetteraient apparemment de hauts cris, mais qu'on se tiendrait là; que le prince Czartoryski avait si bien lié sa partie avec le comte Poniatowski et d'autres Polonais qu'ils seconderaient en tout cette marche et la soutiendraient en tout cas avec ce qu'ils avaient assemblé de troupes; que d'ailleurs ils faisaient effectivement acheter sous leurs propres noms des amas de vivres et de fourrages, pour en faire des magasins en différents lieux, le long de la route