2147. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Berlin, 6 février 1746.

Monsieur mon Frère. Si je pouvais servir d'instrument pour rétablir la paix en Europe, les grandes choses que Votre Majesté a faites auraient dû produire des sentiments pacifiques chez Ses ennemis. Je ne sais point s'ils pensent ainsi, ou si la fureur du gain leur fera continuer le jeu; je suis persuadé du désintéressement de Votre Majesté, l'inconvénient est d'en convaincre les puissances belligérantes. Si Votre Maejsté le souhaite, je puis leur tâter le pouls, sans La commettre en rien, et s'il y a apparence de calmer les esprits, j'emploierai tous mes efforts pour rétablir la paix et l'union dans l'Europe.

Je ne suis pas à même de pouvoir donner des avis à Votre Majesté, l'éloignement des lieux, le défaut des connaissances de ma part et la supériorité de Ses lumières sont autant d'objets qui me réduisent au silence, trop heureux de donner dans d'autres occasions à Votre Majesté des preuves de la haute estime et des sentiments distingués avec lesquels je suis, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère

Federic.

Nach der Ausfertigung im Dépôt des affaires étrangères zu Paris.

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