2151. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 13 février 1746.

Mon cher Podewils. Comme il paraît par les relations que le sieur Pollman m'a faites, que les Autrichiens ne discontinuent point à vouloir entraîner l'Empire dans la guerre qu'ils font à la France, il m'est venu la pensée que mes ministres à la diète de Ratisbonne doivent déclarer de ma part que, comme j'avais promis dans le traité de paix, dernièrement conclu avec l'impératrice-reine de Bohême et de Hongrie, la garantie de tous ses États en Allemagne, j'étais prêt de remplir fidèlement mes engagements sur ceci, et qu'à cette fin je travaillerais de tout mon possible afin que la France stipulât la neutralité avec l'Empire, et que, si cette couronne n'en voulût pas convenir et qu'elle voulût au contraire attaquer l'Empire, je serais prêt alors de remplir sans aucun délai les engagements que j'avais contractés sur cela avec la cour de Vienne; mais si contre toute attente cette cour-ci voulût occasionner une nouvelle guerre avec la France et y entraîner l'Empire, que je m'en laverais alors les mains et ne pourrais point me prêter à une guerre offensive. Vous ne manquerez donc pas d'instruire là-dessus mes ministres, afin qu'ils fassent cette déclaration dans des termes convenables et bien tournés. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.