2401. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 5 novembre 1746.

J'ai reçu la relation que vous m'avez faite le 24 d'octobre dernier. Comme le marquis de Valory vient de me dire que le roi de France, ne voulant pas différer à remarier le Dauphin, s'était déterminé à rechercher pour lui la princesse Marie-Josephe, troisième fille du roi de Pologne, et que Sa Majesté Très Chrétienne avait jugé ne devoir pas différer à m'en prévenir, avant que qui que ce soit à sa cour en ait eu connaissance — cette résolution étant ignorée au départ d'un courrier qu'on venait à dépêcher en conséquence au marquis des Issarts — pour me donner dans une occasion si importante ce nouveau témoignage de la confiance entière qu'elle mettait en mon amitié, j'ai bien voulu vous en avertir, quoique seulement pour votre direction. Et parcequ'il paraît par là que c'est une affaire faite que ce mariage-là, ma volonté est que vous deviez témoigner en toutes les occasions convenables combien j'aimais à voir une telle alliance, et que je ne saurais qu'y applaudir extrêmement; vous ferez même en sorte que ces discours que vous tiendrez en conséquence de cela, parviennent au maréchal de Saxe, afin que celui-ci en soit instruit et en instruise à son tour la cour de Saxe. Au reste, vous ne<227> discontinuerez pas de donner votre attention aux arrangements militaires qu'on prendra pour la campagne future, pour m'en pouvoir faire vos rapports.

Federic.

Nach dem Concept.