2485. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 7 janvier 1747.

La relation que vous m'avez faite le 20 du mois de décembre dernier, m'a été rendue. Je crains que le comte de Woronzow, ayant voulu user de trop de réserve à l'égard de son antagoniste, n'ait déjà manqué le moment propre à exécuter ce qu'il avait envie de faire, et qu'il n'ait donné trop de loisir à celui-ci pour se fortifier contre lui. Il me paraît cependant que les affaires de Perse et de Turquie lui pourraient fournir une occasion assez propre à s'expliquer avec sa souveraine, s'il prenait le moment favorable pour représenter à celle-ci combien les Turcs et les Persans témoignaient à présent de la mauvaise volonté contre la Russie et qu'ils ne manqueraient pas à s'arranger en conséquence, mais que malgré cela le Grand-Chancelier ne cherchait que de brouiller l'Impératrice avec moi et la Suède, et que de cette façon-là il ne saurait guère manquer que la Russie ne fût tout d'un coup entourée d'ennemis. Il me semble qu'un argument comme celui-là, insinué avec adresse, ne saurait manquer de faire son effet sur l'esprit de l'Impératrice et de la convaincre de la conduite irrégulière de son ministre — ce que vous pouvez bien insinuer au comte Woronzow, quoique avec toute la prudence et toute la dextérité dont vous serez capable.

Federic.

Nach dem Concept.