2492. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 10 janvier 1747.

Je viens de recevoir la dépêche que vous m'avez faite le 30 du mois de décembre passé. Je m'étonne extrêmement que, lorsque je cherche à faire autant de plaisir aux ministres de France que je suis à même de le leur faire, ils y répondent avec tant de froideur, comme si c'était notre très humble devoir que nous accomplissions. Si M. le marquis d'Argenson a la bile si facile à s'aigrir, je ne lui ferai faire plus aucune confidence ni ouverture de ce qui me pourra revenir. Vous pourriez faire sous-entendre à M. d'Argenson que je sais assez quel peu de fond on peut faire sur des alliances et que par cette raison je n'en faisais pas plus de cas que je n'en devrais faire, et que j'avais été dans une trop bonne école, l'année 1744 et 1745, pour savoir à quoi m'en tenir. Vous pourrez encore faire remarquer à M. d'Argenson qu'il ne me con<289>vient point de faire le Don-Quixotte de la France, et de parler avec hauteur et fierté avec une république, tandis que la France négociait avec elle à Breda, et que de l'autre côté la France avait une armée assez puissante à la frontière de cette république pour la mettre à la raison.

Federic.

Nach dem Concept.