2521. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

[Potsdam], ce 6 [février 1747].

J'ai été fort surpris de la lettre de Villiers.311-1 Après avoir bien pensé à son contenu, je soupçonne ou que Keith a intrigué cette affaire,<312> pour être placé et pour figurer, et que Villiers a été bien aise de lui faire ce plaisir-là, ou bien je croirais avec plus de vraisemblance que les Anglais craignent que je ne leur envoie quelque homme découplé dans la place d'Andrié, capable de pénétrer dans leur système et de me donner bien des lumières sur leurs desseins. Ils aiment Andrié, parceque c'est une bête qu'ils mènent à peu près comme nous faisons avec Valory, et chez nous ils ne trouveraient personne qui leur conviendrait mieux que Keith, qu'ils regardent moitié comme Anglais, qui n'a aucune idée de ce que c'est que négocier, et dont par conséquent ils feraient tout ce que bon leur semblerait; sans compter qu'il est pauvre et que c'est un article qui donne lieu à des réflexions. Vous pouvez faire mes compliments à Ginkel et dire que nous n'étions pas encore pressés sur le rappel d'Andrié, et qu'on attendrait premièrement son retour ou le choix d'un autre ministre d'Angleterre312-1 pour voir quel parti il me conviendrait de prendre là-dessus. J'ai ordonné à Eichel de vous envoyer la longue dépêche que j'envoie à Andrié pour cet ordinaire. Adieu.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



311-1 Ein Schreiben Villiers' an den holländischen Gesandten von Ginkel, London 7. Januar n. St. 1747, das Ginkel Podewils mitgetheilt hatte, giebt dem Wunsche Ausdruck, dass der König von Preussen für die beabsichtigte Sendung eines neuen Vertreters nach London seine Wahl auf Keith lenken möge: „un homme comme lui aurait plus de crédit chez nous que le plus habile négociateur moins bien intentionné.“ Ueber Keith's Aufenthalt in England von 1730—1740 vergl. Bd. 1, 16 Anm.

312-1 Als Nachfolger für Villiers.