2541. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Podewils berichtet, Berlin 21. Februar: „Le marquis de Valory me fit entendre l'autre jour que ses amis en France l'avaient averti sous main que sa cour n'était pas trop contente de lui, et qu'elle pourrait bien le faire relever par quelque autre qui eût l'esprit plus orné et qui possédât mieux le don de plaire que lui … Je lui répondis … que je ne m'étais pas aperçu que Votre Majesté eût changé de sentiments et d'estime à son égard, et que j'étais persuadé qu'Elle rendait toujours justice à la droiture et à la probité de son caractère et à ses bonnes intentions … Il me répondit qu'au moins il n'avait rien à se reprocher dans la fidèle exécution des ordres du Roi son maître; … qu'il était vrai qu'il n'avait pas eu aussi souvent qu'il l'aurait souhaité le bonheur d'approcher de Votre Majesté … mais qu'on ne connaissait pas en France le terrain de ce pays-ci, et que peut-être son successeur, à force de vouloir bien faire, pourrait donner du nez à terre, surtout s'il se trouvait dans des situations aussi critiques que celles où il s'etait trouvé souvent pendant plus de huit ans de ministère à la cour de Votre Majesté.“

[Potsdam, 21 février 1747].

Vous pouvez dire à Valory que tout ce qu'il vous dit sur son sujet nous est inconnu, et que je n'y ajoutais aucune foi; que l'on était fort content de son personnel, et que dans les affaires on faisait autant de cas de sa pesante raison que de la brillante imagination des autres.

Federic.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung (praes. 21. Febr.) am Rande des Berichts.

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