2581. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

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Chambrier berichtet, Paris 17. März, dass er den französischen Ministern von neuem mit Nachdruck die grossen Vortheile vorgestellt habe, die aus der Haltung des Königs in der Frage der Reichsneutralität für Frankreich erwüchsen. „Mais j'ai cru pénétrer que, malgré les raisons solides que je leur avais dites, ils ne les trouvaient pas sincèrement à leur gré, parcequ'elles ne favorisaient pas le but qu'ils s'étaient proposé, de faire un nouveau traité avec Votre Majesté. Je n'ai pas encore vu le marquis de Puyzieulx … Si la France, pour sortir de cette guerre, venait à désirer la médiation de Votre Majesté, les Saxons, qui croient faire ici la pluie et le beau temps, en seraient au désespoir, parceque, outre le grand rôle que cela ferait jouer à Votre Majesté…:, ce serait consolider entre les mains de Votre Majesté la possession de la Silésie par le concours de toutes les parties belligérantes, de la manière la plus brillante, la plus sûre et la plus agréable pour Votre Majesté.“

Berlin, 27 mars 1747.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite le 17 de ce mois. J'ai trouvé les considérations que vous avez représentées aux ministres français, si solides et si justement pensées que je ne saurais que d'être fort surpris de ce qu'ils n'ont pas voulu se contenter tout-à-fait làdessus. Que peuvent-ils demander plus de moi que de leur donner toutes les marques possibles de mon attachement aux intérêts de la France, sans être en alliance avec elle? et quel sujet peuvent-ils avoir pour souhaiter quelque chose de plus, qui me lierait les mains à ne pouvoir plus rendre les mêmes services à la France que je lui ai faits jusqu'ici? Je conviens parfaitement de tout ce que vous me dites à

 

l'égard d'une médiation pour parvenir à la paix; aussi en prendraisje ma part avec mille plaisirs; mais jusqu'à ce moment-ci, je trouverais mille oppositions tant du côté de l'Angleterre que de la part de la cour de Vienne, qui toutes deux me tiennent pour si partial à l'égard de la France qu'ils n'envisageraient pas ma médiation autrement que comme si la France avait dicté elle-même chaque article que je proposerais pour la pacification. Au surplus, vous devez me mander si les Saxons continuent toujours à imposer aux Français, ou si ceux-ci commencent à ouvrir les yeux sur les illusions dont les Saxons les ont fascinés jusqu'ici.

Au reste, j'ai eu des nouvelles d'Angleterre que, loin que le ministère britannique dût agréer le projet préliminaire de la convention faite à Pétersbourg entre les ministres de Vienne et de Londres et entre la cour de Russie, touchant l'envoi d'un corps de troupes russiennes au secours de la reine de Hongrie contre la France, ce susdit ministère l'avait rejeté, non seulement par l'impossibilité et les inconvénients qui doivent résulter pour transporter ces troupes, mais, de plus, pour les sommes considérables qu'il faudra pour cela. On ajoute qu'il y avait même des ministres anglais qui ne verraient pas avec plaisir que la Russie vienne si avant se mêler des affaires de l'Europe. On me mande d'ailleurs que le chevalier Williams, nommé ministre de la cour de Londres à celle de Dresde, était parti pour s'y rendre; que le comte de Flemming, ministre de Saxe à Londres, avait beaucoup sollicité l'envoi de ce ministre anglais à sa cour, pour affermir celle-ci dans le système de la cour de Vienne, pour lequel le comte de Flemming était toujours grand partisan, déclarant partout que, malgré le mariage fait avec la France, sa cour n'avait pris pour cela aucun engagement avec cette couronne, et qu'elle resterait sûrement dans le système de la cour de Vienne.

Voilà les nouvelles qui me sont revenues de Londres, et que je vous communique pour que vous en puissiez faire auprès des ministres de France tel usage que vous trouverez convenable.

Federic.

Nach dem Concept.