2636. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 12 mai 1747.

La résolution que, selon votre dépêche du 28 du mois d'avril passé, le comité secret vient de prendre par rapport à la conclusion de l'alliance avec moi, et les particularités que vous m'avez mandées à ce sujet, m'ont fait bien du plaisir. A présent, pour aider à ce que l'on mette la dernière main à l'ouvrage, vous devez y animer les bien intentionnés, en leur insinuant que, si les ennemis cachés de la Suède n'ont eu d'autre dessein que de l'inquiéter et lui donner de l'ombrage par leurs ostentations, ils s'en désisteront apparemment après notre alliance faite; que, s'ils ont eu effectivement le dessein d'assaillir la Suède, ils y penseront alors peut-être plus d'une fois, avant que de mettre en exécution leurs desseins, sachant la Suède, appuyée par son alliance avec moi, et que, s'ils viennent malgré cela à attaquer la Suède, il vaudra toujours mieux pour elle d'avoir un allié que d'être isolée et de n'avoir aucun allié sur lequel elle saurait compter. Voilà des réflexions que vous devez faire valoir adroitement auprès de ceux du parti bien intentionné, en attendant que l'affaire parvienne à sa maturité.

Federic.

Nach dem Concept.