2635. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Potsdam, 11 mai 1747.

Puisque vous venez de m'assurer, par la dépêche que vous m'avez faite le 7 de ce mois, que le sieur Saul a été à Leipzig pendant tout le temps de la foire, il faudra qu'il y ait eu du mal-entendu dans l'avis que l'homme d'affaires a donné à son ami, et il aura apparemment parlé du voyage que le sieur Saul a fait il y a quelque temps secrètement à Vienne. Je viens cependant de découvrir encore que la négociation que le duc de Richelieu avait mise en train à son départ de Dresde, par le canal du comte Loss à Vienne, pour parvenir à une paix avec la reine de Hongrie, n'a été point du tout avantageuse à mon égard, et que les Français s'y sont avancés plus qu'ils n'auraient dû faire, mais que cette négociation n'a rien produit.

C'est une illusion toute pure que l'envoi du courrier que mon ministre à la Haye me doit avoir dépêché, après avoir été en conférences avec les députés de l'État sur l'entrée des Français dans la Flandre hollandaise, et la République n'a pas même pensé à demander mon assistance.

Au reste, comme la cour de Dresde a été obligée de payer de si grosses sommes et à moi et à la cour d'Hanovre, et que les billets de la Steuer ont été acquittés fort mal à la foire passée de Leipzig, je<388> suis curieux de savoir votre sentiment si tout cela, avec les dépenses que la cour de Dresde est obligée à continuer à plusieurs égards, ne la mènera pas, à la fin, à la banqueroute, et si le crédit de la foire ne tombera pas tout-à-fait, à la fin. Au surplus, vous saurez déjà par la dernière lettre que je vous ai faite,388-1 que, si la cérémonie de mariage reste fixée au 15 de juin, vous devez partir de Dresde le 1er dudit mois pour venir à Berlin.

Federic.

Nach dem Concept.



388-1 Ein im übrigen unpolitischer Immediaterlass vom 7. Mai.