2667. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 10 juin 1746.

La dépêche que vous m'avez faite du 29 du mois dernier passé m'est bien parvenue. Quant à la médiation dont les ministres de France souhaitent que je doive me charger pour parvenir à la fin de la présente guerre, vous savez déjà ma façon de penser à cet égard.407-2 Je veux bien pourtant vous réitérer que, quand ces ministres vous en parleront encore, vous devez leur dire que pour parvenir à une médiation il faudrait deux parties, l'une qui l'offre, et l'autre qui l'accepte; que les ministres français doivent avoir appris, par le peu de succès qu'ont eu les tentatives que l'on a faites à Dresde et à Vienne,407-3 que ce n'est pas à Vienne où il faut tâcher de parvenir à la paix, mais que c'est absolument à Londres où il faut la chercher; que toutes les tentatives que j'y pourrais faire à ce sujet, seront peines perdues, tandis que mon oncle continue dans ses caprices et qu'il se flatte de pouvoir encore porter des coups à la France; mais si la campagne de cette année prospère pour les Français, et que le roi d'Angleterre devienne par là moins roide et plus pliable, c'est alors que je me saisirai très volontiers<408> de ce moment, pour offrir ma médiation, afin de parvenir à une paix générale.

Federic.

Nach dem Concept.



407-2 Vergl. S. 397.

407-3 Vergl. S. 385—387.