2805. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 17 octobre 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 7 de ce mois. Il ne s'agit plus à présent de médiation de paix; les parties belligérantes pensent encore trop différemment sur les conditions, et le parti paraît pris entre le roi d'Angleterre et le stathouder de Hollande de risquer encore une campagne et de la faire avec plus de vigueur encore que toutes les passées, puisque l'on va négocier des troupes de la Russie.

J'applaudis fort à tout ce que vous avez dit au comte de Harrach.503-2 Quand la cour de Vienne demandera des quartiers d'hiver pour ses troupes dans les pays de Cologne, de Juliers et de Berg, et que l'Électeur palatin me fera consulter là-dessus, je lui conseillerai qu'eu égard aux conjonctures il faudrait les accorder, mais se stipuler que tout ce que l'on fournira soit payé en argent comptant.

Je parlerai au général Bernes dès que l'occasion s'y présentera naturellement;503-3 je tâcherai de faire quelques petits services à la cour de<504> Vienne, uniquement pour diminuer, s'il est possible, sa forte aigreur contre moi, mais je ne plierai jamais devant elle jusqu'à faire des bassesses et ne m'engagerai point du tout avec elle sur de grandes affaires.

Au reste, vous ferez bien d'approfondir l'avis qui vous a e'té donné par rapport au payement d'une somme de deux millions de florins à la Saxe, qui viendrait fort à propos à celle-ci, parcequ'elle est sur le point de faire la banqueroute J'ai cependant de la peine à croire que cet avis soit fondé.

Federic.

Nach dem Concept.



503-2 Graf Otto Podewils versichert in seinem Berichte vom 7. October, der guten Gesinnungen des Grafen Harrach vollständig gewiss zu sein und hofft durch ihn bei der Kaiserin den Einflüsterungen Ulfeld's und Bartenstein's entgegenwirken zu können, die jedem Schritt des Königs eine gehässige Auslegung geben. Der Gesandte hat Harrach u. A. gesagt: „Que Votre Majesté le regardait comme l'instrument le plus propre à rétablir entre Elle et l'Impératrice cette ancienne confiance dont les deux maisons s'étaient toujours si bien trouvées.“

503-3 Vergl. S. 485.