<136> vous surprendra tout à coup. C'est des précautions que vous allez prendre à présent, de votre prévoyance, de votre prudence, de votre activité, que dépend tout le sort futur de votre vie. Ne négligez donc point les avis que je vous donne, et prenez si bien vos mesures que l'on ne puisse pas vous trouver au dépourvu, que vous ayez fait de votre côté tout ce que l'Europe attend de votre sagesse, et que personne ne vous puisse reprocher d'avoir laissé votre ouvrage imparfait. Ne négligez rien, ne traitez rien en bagatelle, ménagez le temps qui vous restera peut-être encore, et mettez en activité tous les moments que vous pourrez employer, pour assurer une fortune qu'il ne dépend que de votre seule habileté de rendre solide.

Fr.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Der in Chiffren ausgefertigte Zusatz nach dem eigenhändigen Concept.


3104. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A VARSOVIE.

Potsdam, 10 juin 1748.

Je suis content du rapport que vous m'avez fait en date du 4 de ce mois, et il faudra voir quel train les affaires continueront à prendre. Au reste, comme vous serez arrivé à cette heure à Varsovie, je vous dirai en guise d'instruction que vous ayez d'abord à vous y tenir clos et couvert, que vous observiez avec attention tout ce qui s'y passera et les intrigues qui s'y feront. Vous vous abstiendrez d'ailleurs des brigues et des factions qui se mettront parmi les Polonais, vous ne vous en mêlerez en aucune manière, mais, quand on vous en parlera, vous ne ferez qu'écouter et répondrez ensuite en termes vagues que ce serait à eux à voir ce qu'il y aurait à faire de meilleur, mais que pour vous vous ne sauriez vous en mêler.

Federic.

Nach dem Concept.


3105. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 11 juin 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 5 de ce mois. Quant aux plaintes que vous y faites sur le peu de fond que vous pouvez faire sur les canaux que vous avez là où vous êtes, vous saurez sans doute vous-même qu'un ministre qui doit négocier sur des matières à une cour telle que l'est celle de Vienne, ne saurait se reposer uniquement sur ce qui peut lui revenir par tel ou autre canal, mais qu'il doit tâcher de s'en procurer plusieurs à la fois pour avoir ses intelligences. Pourquoi ne vous servezvous pas davantage du secrétaire d'ambassade que vous avez avec vous? Ne devriez-vous pas l'instruire pourqu'il se faufilât avec ces gens qui pourraient vous mettre au fait de certaines affaires? C'est à regret que