<190> aussi continuerez-vous de vous en excuser modestement et le plus adroitement possible; car, soit dit à vous seul en confidence, le comte de Tessin me revient pour être un tant soit peu léger,1 et, en un mot, d'un caractère volage.

Federic.

Nach dem Concept.


3184. AU CONSEILLER PRIVÉ VOCKERODT A BERLIN.

Potsdam, 1er août 1748.

Vous aurez déjà vu, par le double de la dépêche du 28 du juillet dernier du conseiller privé de Klinggræffen, ce que le sieur Legge est venu lui dire touchant l'inclusion de la garantie de la Silésie et du comté de Glatz dans les préliminaires, du consentement de toutes les parties belligérantes; mais que le ministère anglais tenait aussi pour juste que, si je voulais en recueillir les fruits dans le traité définitif de paix, je garantisse à mon tour la Sanction Pragmatique. Quoique je sache comment répondre au sieur Legge, quand à son retour il voudra redoubler ses instances à ce sujet, il m'importe cependant de savoir la façon dont les ministres de France pourraient penser sur une proposition dans le fond tout-à-fait frivole et mal fondée. Mon intention est donc que vous devez en parler au marquis de Valory et lui dire — sans lui laisser cependant entrevoir que le sieur Legge se soit déjà expliqué de la façon susdite — que je venais d'être averti de bon lieu que la cour de Vienne, afin de m'obliger à lui garantir la Sanction Pragmatique, pourrait bien tâcher à me faire proposer par les ministres anglais que, si je voulais profiter dans le traité définitif de paix de ce qui était stipulé dans les préliminaires touchant l'inclusion de la garantie de la Silésie, je ne saurais me dispenser de garantir à mon tour la Sanction Pragmatique; comme j'avais tant d'obligation aux ministres de France de ce que ladite inclusion s'était faite dans les préliminaires, je serais bien aise de savoir préalablement leurs sentiments sur une proposition de pareille nature, en cas que le ministère anglais s'avisât de s'y prêter et d'y insister, et qu'en conséquence lui, marquis de Valory, m'obligerait, s'il voulait bien envoyer sans délai un courrier à sa cour, pour être instruit de ce que les ministres pensaient à cet égard, et m'instruire de la réponse qu'il en aurait. Vous ne manquerez pas de me mander ce que le marquis de Valory vous dira là-dessus. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. Bd. V, 347. 353.