<507> les paquets de lettres qu'ils avaient pour lui, ont continué leur route, l'un pour la Haye et l'autre pour Copenhague; et le sieur de Gross a incontinent après envoyé en courrier à Dresde un de ses domestiques, pour y remettre au comte Keyserlingk des dépêches de sa cour.

Il m'est revenu de bon lieu, à y pouvoir tabler, que l'objet sur lequel lesdites dépêches roulaient, était principalement de tâcher de faire entrer les cours de Londres et de Copenhague dans les vues des deux cours impériales, et qu'outre cela, comme la cour de Russie ne croyait pas pouvoir être satisfaite de la déclaration équivoque, à son gré, que la Suède venait de lui donner, n'y étant point parlé en termes exprès de la forme future du gouvernement en Suède, de façon que la Russie avait tout lieu d'appréhender que la couronne de Suède ne fût intentionnée de vouloir avec l'assistance de ses alliés exécuter de dangereux desseins qu'elle pouvait avoir formés — le chancelier Bestushew en avait fait ouverture en ce sens aux ambassadeurs anglais et autrichien à Moscou dans une conférence qu'il avait eue avec eux, en ajoutant à sa déclaration, à ce sujet, que la Russie réclamait là-dessus l'assistance de leurs cours respectives.

Je ne vous dis cependant tout ceci qu'uniquement pour votre direction et je vous défends expressément d'en parler à qui que ce soit, mon intention n'étant autre si ce n'est que vous soyez fort attentif à tout pour vous éclaircir davantage là où vous êtes sur ce que dessus, et que vous m'en fassiez vos rapports en conséquence.

Federic.

Nach dem Concept.


3628. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Klinggräffen berichtet, London 8. April: „Je ne doute point que la réponse [à la lettre de Votre Majesté au roi d'Angleterre] ne soit remplie d'expressions satisfaisantes pour Votre Majesté; je ne répondrais pas de sa sincérité.“

London 11. April: „En conformité des ordres de Votre Majesté, j'ai communiqué avant-hier au duc de Newcastle la copie de la lettre au roi d'Angleterre, et hier j'eus l'audience de ce Prince dans son cabinet où je délivrai l'original, en l'accompagnant de tout ce que Votre Majesté m'ordonne de lui dire du plus obligeant de Sa part. Le Roi me répondit à tout cela qu'il était sensible à la confiance de Votre Majesté et qu'il ferait examiner la lettre pour y faire la réponse. Ensuite, il ajouta qu'il ne fallait point alarmer les voisins par des armements

Potsdam, 22 avril 1749.

Ce que vous me marquez dans vos deux dépêches du 8 et du 11 de ce mois, touchant la façon passionnée dont le roi d'Angleterre s'est expliqué envers vous quand vous lui avez présenté la lettre que je lui ai faite, et par rapport à sa prévention pour la cour de Vienne, de même qu'à sa mauvaise humeur sur la situation où sont les choses, est tout-à-fait conforme aux idées que j'ai eues sur son sujet; aussi l'avantage que j'ai voulu tirer de la lettre en question n'a point été de faire revenir ce Prince de ses