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penserions pas quelquefois de même sur certaines choses, il ne faut pas que les autres le sachent, et encore moins, qu'ils puissent croire que nous nous défions l'un de l'autre.“

En attendant, il faut voir l'effet qu'opérera en Russie la déclaration que l'Angleterre a promis de faire là-bas; mais j'avoue que je regarde comme un nouveau trait de la fureur du Chancelier les avocatoires que la Russie a fait publier en iorme de manifeste pour rappeler tous les Livoniens qui sont au service des puissances étrangères,1 et dont vous recevez ci-clos un exemplaire. Je dois vous dire à cette occasion-là que, selon des nouvelles que j'ai eues de très bon lieu, la cour de Vienne paraît fort embarrassée dans le moment présent par rapport à la conduite de celle de Russie. Il est constaté que c'est la première qui a soufflé la dernière pour l'engager à troubler la tranquillité du Nord, dans la forte persuasion où elle était qu'elle y entraînerait l'Angleterre et qu'elle en serait appuyée; mais comme elle a manqué son but, par les déclarations vigoureuses que la France a faites, son grand embarras est à présent de retenir la Russie, pour que les démarches de celle-ci n'aillent pas trop loin, dans un moment où elle croit que ce serait hors de saison; ainsi qu'il reste à voir quelle impression ces déhortatoires feront sur la Russie et si celle-ci voudra se laisser arrêter ou non. Ce que vous ne laisserez pas de communiquer confidemment au marquis de Puyzieulx. Au surplus, je trouve superflu que vous m'envoyiez encore les gazettes imprimées de Paris, parcequ'ordinairement elles sont de trop vieille date à leur arrivée ici.

Federic.

Nach dem Concept.


3651. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Schweidnitz, 10 mai 1749.

Je viens de recevoir les dépêches que vous m'avez faites du 5 de ce mois, sur lesquelles je vous dirai que je ne saurais qu'applaudir à la résolution que la cour de Suède a prise de nommer le baron de Hamilton pour l'envoyer à celle de Londres.

Je ne crois pas que mes intérêts perdront par l'événement qui vient d'arriver à la cour de France par rapport au renvoi du comte de Maurepas; j'espère plutôt d'y gagner, ce ministre ne m'ayant point paru être dans de bons sentiments à mon égard.

Quant aux insinuations que le marquis de Valory vous a faites en conséquence de la dépêche qui lui a été apportée par un courrier,2 je



1 Vergl. S. 521.

2 Podewils' Bericht vom 5. Mai sagt: „La fin de la dépêche roulait sur l'importance de certains ménagements et liaisons secrets à prendre entre Votre Majesté et la Porte Ottomane, qui lui pourrait être avec le temps d'un prix et d'un avantage infini, vis-à-vis des cours de Vienne et de Russie. Le marquis de Puyzieulx ajoute que, s'il lui était permis de s'expliquer librement, il trouvait que Votre Majesté poussait la délicatesse et la circonspection sur cet article un peu trop loin; qu'il y aurait moyen de prendre des arrangements pour dérober à toutes les autres puissances la connaissance de ce qui se traiterait là-dessus secrètement, soit par le canal de la France ou celui de la Suède, avec la Porte.“ Vergl. S. 307.