<539> l'alliance défensive à conclure avec la Porte Ottomane, conjointement avec les pleins-pouvoirs et la lettre pour le comte Desalleurs. Si même les autres ministres étrangers à Berlin venaient à être informés du départ du courrier que le marquis de Valory a envoyé à sa cour, la défaite que vous avez imaginée avec celui-ci est assez plausible pour qu'ils ne dussent pas s'y arrêter, et d'ailleurs ils ne sauront jamais présumer de quoi il s'agit proprement. Au surplus, vous conviendrez vousmême que, comme les deux cours impériales ont tant de mauvaise volonté et point de ménagement à mon égard, je n'ai plus pu me dispenser à chercher de me fortifier d'une alliance qui leur imposera et les fera penser deux fois avant qu'elles en viennent au fait contre moi. De plus, la chose n'est pas nouvelle, et j'ai l'exemple de la France et de la Suède par-devant moi, outre que, dans le cas où je me trouve, et où tout semble conspirer contre moi, je dois bien faire de nécessité vertu. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


3673. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 27 mai 1749.

Vous avez parfaitement raison quand vous dites, dans votre dépêche du 16 de ce mois, qui m'est parvenue à la fois avec celle du 13 de ce même mois, qu'on ne saurait assez admirer l'insigne effronterie de la cour de Vienne, qui, après avoir remué ciel et terre et fait jouer tous les ressorts imaginables pour mettre le Nord en combustion, afin de profiter de ces conjonctures contre moi, tâche à présent tout hardiment, comme si de rien n'était, de faire accroire dans le monde que ses sentiments ont toujours été des plus pacifiques relativement aux affaires du Nord, et qui même serait bien aise de pouvoir, s'il était possible, faire tomber sur autrui le soupçon du contraire.

Mais, quoi qu'il en soit, je vois assez que la tempête se dissipera pour cette fois-ci, et qu'il faudra diriger à présent son attention sur l'événement de la mort future du roi de Suède, duquel cependant on ne saurait jusqu'ici encore former un jugement solide, sur ce dont il pourra être question quand il arrivera.

Vous pouvez croire pour vrai que la Russie n'a encore pu donner de réponse à la dernière déclaration de la France, m'étant revenu que le courrier qui en a été chargé de la part de l'Angleterre, n'a fait que d'arriver à Moscou, après avoir passé par Vienne sur sa route; mais indépendamment de cela, mes avis de Russie portent que la cour de Russie ne battait, aussi, plus que d'une aile, et vous savez à coup sûr, sans que je vous le dise, que, dès qu'une fois ces sortes de concerts vastes se trouvent être dérangés entre des puissances alliées, elles sont longtemps, après cela, à convenir de nouveau ensemble sur quelque