3063. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 13 mai 1748.

J'ai reçu vos dépêches du 27 d'avril dernier. L'appréhension dans laquelle le Chancelier a paru être, a été pleinement réalisée par la signature des préliminaires de paix entre les Puissances maritimes et la France dont je vous ai déjà fait mention. Il ne me reste aucun doute que le Chanceher n'en soit mécontent au suprême degré, et son mécontentement doit naturellement être augmenté par l'exprès que les Puissances maritimes viennent de dépêcher, à ce qu'on m'assure, au corps auxiliaire russien, pour lui faire suspendre toute marche ultérieure. Tous ces changements imprévus doivent vous faire redoubler d'attention, pour savoir les impressions qu'ils feront sur la façon de penser de la cour où vous êtes, et quels seront les arrangements que cette cour pourra prendre en conséquence. Vous tâcherez surtout d'être informé si la résolution que les Anglais viennent de prendre relativement à la paix, pourrait donner occasion à aigreur entre l'Angleterre et la Russie, ou bien si, nonobstant de cela, elles continueront à être d'intelligence et d'accord ensemble.

En attendant, l'unique fâcheux qu'il y ait à l'événement de la paix, c'est que les Suédois s'en trouveront avoir les mains plus liées pour leurs arrangements intérieurs en cas de mort du roi de Suède.

Federic.

Nach dem Concept.