3099. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 8 juin 1748.

Vous méritez mon approbation, quand, selon votre dépêche du 29 de mai dernier, vous vous méfiez des vues de la cour où vous êtes, et que vous y êtes attentif à tout ce qui s'y passe. Si toutefois vous n'aviez pas eu la cour de Vienne seule en vue, mais que vous vous fussiez proposé de considérer en même temps le grand tableau de l'Europe, vous eussiez trouvé en ce dernier cas que ces appréhensions que vous vous forgez sur le corps auxiliaire des troupes russiennes, sont autant de monstres que vous faites naître pour les combattre ensuite vous-même.

Je vous renvoie là-dessus au détail de ma précédente dépêche, en ajoutant ici que, m'étant revenu de fort bon lieu que les Puissances maritimes, après la rude marche d'hiver qu'elles avaient fait faire au corps auxiliaire russien, pour ne pas rebuter entièrement la cour de Russie, étaient convenues avec la reine de Hongrie de faire continuer auxdites troupes leur marche vers la Moravie et la Bohême, pour leur y<134> assigner pendant quelque temps des quartiers de rafraîchissement et leur faire reprendre ensuite leur marche pour s'en retourner en Russie, vous ne deviez après cela point être dans de trop grandes appréhensions sur ces troupes russes ni vous faire soupçonner de la moindre inquiétude à cet égard là où vous êtes.

Federic.

Nach dem Concept.