3143. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 5 juillet 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 18 de juin dernier, et c'est avec bien du plaisir que je puis continuer de vous dire à son égard que je trouve que c'est avec beaucoup de pénétration, de solidité et d'esprit que vous jugez des affaires de la cour où vous êtes et des vues que peuvent avoir le Chancelier et sa clique, en faisant marcher le corps russien en Allemagne; aussi, je vous le répète, votre relation n'en est-elle qu'admirable.163-2 Je m'imagine que vous avez deviné les desseins qu'on pourrait<164> vouloir mettre en exécution à cette occasion; j'espère néanmoins que tout le malin vouloir et les chétives volontés de ceux qui pensent mal, s'en iront en fumée et n'aboutiront à rien; car, toutes les puissances ayant accédé présentement aux préliminaires, toute difficulté qui reste se réduit simplement à la manière dont elles voudront mettre en exécution ce dont elles sont convenues par ces préliminaires. Je suis tout persuadé, au sujet de l'ami important, que c'est l'ignorance où il est des affaires, qui occasionne sa réserve, son antagoniste ne permettant que rien ne parvienne à sa connaissance que ce qu'il veut bien ne point lui laisser ignorer, lui cachant ainsi totalement, selon qu'il paraît, le secret des affaires. A en croire les apparences, l'intelligence qui subsiste jusqu'ici entre le ministère autrichien et celui d'Angleterre est passable encore, cependant il n'y a presque point de doute que dans le progrès des négociations, et lorsque l'on sera parvenu au traité définitif de paix, les Autrichiens ne donnent alors dans des sottises qui les brouillent avec la Grande-Bretagne.

Federic.

Nach dem Concept.



163-2 Den Inhalt des Finckensteinschen Berichts giebt der Immediaterlass an Klinggräffen, Nr. 3144, wieder.