3384. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

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Chambrier berichtet, Paris 6. December : „Le marquis de Puyzieulx m'a fait entendre que le comte de Loss venait de lui faire des plaintes amères sur la conduite et les menées secrètes du marquis des Issarts pour faire que cette dernière Diète de Pologne eût le même sort que toutes les précédentes qui se sont tenues depuis que le roi de Pologne actuellement régnant est monté sur le trône. Le marquis de Puyzieulx me dit cela assez gaîment, paraissant regarder avec plaisir la

Berlin, 17 décembre 1748.

Je suis bien aise de voir par votre dépêche du 6 de ce mois que le marquis de Puyzieulx commence à envisager comme il doit et ce qu'est effectivement la fausse politique du comte de Brühl. Mais pour ce qui regarde les grands de Pologne dont vous a parlé le marquis de Puyzieulx, je ne saurais me

séparation de la Diète... Puyzieulx me parut sentir plus que jamais le faux système que le comte de Brühl a fait suivre au Roi son maître depuis la mort de l'empereur Charles VI... Il me dit qu'on lui marquait que la maison de Czartoryski avait dessein, à ce qu'on croyait, lorsque la couronne de Pologne deviendrait vacante, de faire monter sur le trône le prince Charles de Lorraine.

conformer là-dessus à son sentiment, mais je pense plutôt que la politique des Poniatowski et des Czartoryski est qu'en cas de mort du Roi ils voudront proposer deux princes étrangers comme candidats au trône, savoir le prince de Saxe et le prince Charles de Lorraine, non pour en faire élire roi l'un ou l'autre, mais seulement pour impliquer à leur moyen les affaires et leur faire prendre telle tournure à faire monter le prince Czartoryski lui-même sur le trône de Pologne. C'est là présentement le système des deux grandes familles de Pologne, qui cependant ne pourra être mis encore de sitôt en exécution, par l'éloignement du cas sur lequel il se fonde.

Federic.

Nach dem Concept.