3436. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

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Chambrier berichtet, Paris 10. Januar: „J'ai donné au marquis de Puyzieulx les assurances les plus fortes de la part de Votre Majesté, conformément à Ses ordres immédiats du 13 du mois dernier … Puyzieulx me parut recevoir avec bien du plaisir, et plus peut-être même qu'il ne me le faisait paraître, les assurances … des sentiments favorables de Votre Majesté pour la paix que la France a signée.“

Puyzieulx hat dem Gesandten u. A. erwidert: „Sa Majesté Prussienne n'a pas de meilleur parti à prendre pour le présent que de rester tranquille sur le bon pied où Elle a mis Ses affaires … Ce que l'on peut souhaiter seulement, c'est que la Suède puisse un peu se renforcer; nous y contribuerons de notre mieux, en exécutant ce que nous lui avons promis; la Suède n'a rien à craindre, pourvu qu'elle se conduise sans précipitation; je tâcherai de lui inspirer ces sentiments, mais Sa Majesté y peut contribuer plus

Berlin, 21 janvier 1749.

La réponse que vous a donnée le marquis de Puyzieulx sur les propos que vous lui avez tenus concernant le sujet dont traite votre dépêche du 10 de ce mois, m'a été fort agréable et ne laisse que de me confirmer dans la conjecture que j'avais eu lieu de faire, que mes ennemis avaient trouvé occasion de faire des insinuations au ministère de France touchant plusieurs vues étranges qu'ils se sont efforcés de m'imputer.

Vous n'avez qu'à vous en tenir aux assurances que vous avez données là-dessus au marquis de Puyzieulx, et vous pouvez compter qu'à coup sûr vous n'en serez point démenti de ma part. Et comme d'ailleurs il me paraît que le marquis de Puyzieulx ne connaît point encore assez le caractère du comte Tessin, vous lui insinuerez confidemment que le comte Tessin était un homme qui paraissait être trop léger pour satisfaire aux devoirs d'un

 

ministre, que de temps à autre il était trop timide ou trop hardi dans les affaires, qu'il avait fait plusieurs fautes qui avaient donné occasion aux Russes de s'apercevoir de sa faiblesse, que le projet d'un changement dans la forme du gouvernement de Suède en cas de mort du roi de Suède était proprement son ouvrage, et que l'unique moyen qu'il y avait pour le retenir et brider, pour ainsi dire, était de l'intimider par les circonstances où se trouvent actuellement les puissances voisines de la Suède, ce qui, selon moi, serait le plus nécessaire, si le cas de la mort du roi de Suède venait effectivement à exister.

Federic.

Nach dem Concept.