3437. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A VARSOVIE.

Berlin, 21 janvier 1749.

Quoique je sois content de votre rapport du ri de ce mois, j'ai cependant grande peine à croire que ce soit le sérieux de la cour de Saxe de vouloir convoquer une Diète extraordinaire en Pologne, en tant que je ne saurais en penser autrement si ce n'est que la susdite cour ne pourrait que s'exposer beaucoup par là. Car, autant que je connais les constitutions de Pologne, il n'y saurait avoir de convoquée une pareille Diète extraordinaire sans des raisons graves et urgentes: or ces raisons venant à y cesser présentement, il s'en suit que la cour de Dresde n'est point fondée pour l'exécution de ses desseins à cet égard.

Que si la cour de Dresde se roidissait néanmoins sur la convocation extraordinaire d'une Diète, sans qu'après cela elle succédât effectivement et parvînt à sa perfection, il en résulterait tout naturellement des confédérations qui auraient sans doute de grandes suites et seraient fort dangereuses, en ce qu'elles seraient le moyen le plus assuré pour allumer le feu d'une guerre intestine en Pologne; et quand je considère après tout que la cour de Saxe ne se trouve actuellement munie d'aucuns fonds pour se faire ou seulement soutenir le parti qu'elle se serait fait en Pologne, la conséquence que j'en tire, est que la cour de Dresde y pensera plus d'une fois, avant que de résoudre l'indiction d'une pareille Diète, et que le parti le plus sage qui lui reste à prendre, est de remettre la convocation d'une nouvelle Diète au temps marqué et prescrit par les lois.

L'acquisition, au reste, que fait le comte de Brühl en Pologne de biens, en fonds de terre aussi considérables que vous me le marquez, est une marque évidente qu'il ne se tient plus bien sûr en Saxe pour sa conservation et le bien de ses affaires et qu'il pense réellement à une bonne retraite.

Federic.

Nach dem Concept.

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