3521. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 8 mars 1749.

J'ai reçu en son temps vos dépêches des 14, 18, 21 et 25 de février dernier, et vous pouvez croire que je ne m'épargne ni soins ni peines pour approfondir l'objet sur lequel peuvent rouler proprement les vues et les desseins des deux cours impériales, conjointement avec celles de Londres et de Copenhague; mais jusqu'ici je n'y rencontre que conjectures et présomptions. J'espère cependant de toucher de plus en plus au vrai fond de l'affaire, duquel je ne laisserai que de vous avertir, dès que j'en saurai quelque chose avec assurance et précision.

Je serais fort curieux d'apprendre de vous les raisons qui peuvent avoir détenniné le Sénat de Suède de différer le voyage du Prince-Suc<418>cesseur dans le Wermeland, d'autant plus que je suis persuadé que ce voyage n'aurait été que très propre pour concilier au Prince-Successeur les esprits dans cette province; cependant ce ne serait pas là tout ce qu'il y aurait à faire de convenable pendant les circonstances présentes dans ladite province, mais il faudrait qu'on pensât en même temps en Suède aux troupes qu'on aurait à y envoyer, pour être en état de s'y opposer efficacement au Danemark, en cas que cette couronne voulût y entreprendre quelque chose d'offensif contre la Suède.

Les deux régiments suédois qui seront transportés de Stralsund en Suède, ne doivent pas être des meilleurs, selon les notions que j'en ai, de sorte que je ne saurais croire qu'on en retire grand service. Je me console à cet égard avec l'idée que les autres régiments de la Suède se. trouvent sans doute dans un état plus favorable.

Pour ce qui est de la déclaration du sieur de Panin,418-1 les choses en restant dans les termes de cette déclaration, il est à espérer qu'il y aura moyen de trouver facilement une issue favorable à ce qui restera d'affaires à arranger entre la Suède et la Russie.

Au surplus, j'attends à présent la déclaration qu'aura projetée la cour de Versailles à faire de sa part et de moi aux cours de Londres et de Copenhague,418-2 et dès que la France l'aura fait parvenir à ses ministres aux deux cours en question, les miens ont ordre alors d'y faire la même déclaration, conjointement avec les ministres de France.

Federic.

Nach dem Concept



418-1 Vergl. S. 373. 375.

418-2 Vergl. S. 400.