3712. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 20 juin 1749.

Votre relation du 29 du mois dernier de mai m'a été bien rendue. Quoique vous fassiez fort bien d'être toujours bien attentif sur tout ce qui se chipote entre le Chancelier et le comte Bernes, je suis pourtant averti de fort bon lieu que la cour de Vienne, s'étant démasquée trop tôt par rapport à ses vastes desseins et les voyant découverts par les déclarations de vigueur que la France a faites, a pris le parti de ne plus animer la Russie à mettre le feu aux étoupes, mais de travailler auprès d'elle de rester tranquille. Je conviens cependant avec vous, et d'autres avis me le confirment assez, qu'il y a quelque nouvelle négociation secrète sur le tapis, par laquelle l'on voudrait convenir d'autres arrangements pour l'avenir, qu'on voudra baptiser, encore, d'engagements défensifs, et par lesquels on voudra mieux lier la partie qu'on n'avait fait encore. Malgré cela, je suis du sentiment que, si la Suède ne fait point de changement dans la forme de son gouvernement après le décès du Roi — comme je suis persuadé qu'elle ne le fera pas — les choses pourraient bien rester là, sans que la tranquillité du Nord soit interrompue, surtout si le Danemark continue à marquer aussi peu d'inclination qu'il a fait jusqu'à présent, d'entrer dans les vues des deux cours impériales.

Federic.

Nach dem Concept.