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4050. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 22. December, dass Puyzieulx in Bezug auf die Convention, die Russland voraussichtlich in Stockholm werde anbieten lassen,1 ihm gesagt habe, dass er über die Absichten Schwedens nicht unterrichtet sei. « Mais ce qu'il y a, ajouta le marquis de Puyzieulx, de certain, est que nous ne lui conseillerons pas de rien faire qui donne atteinte à son indépendance. Si elle croit la conserver, en se portant cependant à quelque chose, nous n'y contribuerons point. C'est à la Suède de voir ce qui lui convient. Il est toujours dangereux de contracter des engagements sans nécessité, et quand même on n'aurait nul dessein de faire le contraire de ce qu'on promettrait par lesdits engagements, c'est toujours se lier par une complaisance qui peut en exiger d'autres, capables de mener plus loin qu'on ne l'avait cru au commencement. »

„Voilà ce que le marquis de Puyzieulx me fît entendre. Comme on m'a dit qu'il envoyait un courrier au marquis d'Havrincourt, il y a apparence qu'il lui aura écrit dans le même esprit, la France n'ayant point intérêt que la Russie acquière un si grand ascendant sur la Suède que celle-ci en devienne en quelque façon dépendante. C'est pourtant là où paraît viser le chancelier Bestushew et tous ceux qui sont dans l'intimité de sa confiance, pour contrecarrer dans le Nord tout ce qui est contraire aux desseins de la Russie.“

Berlin, 3 janvier 1750.

J'applaudis parfaitement aux sentiments que le marquis de Puyzieulx vous a marqués relativement à la convention que le ministre de Russie, le sieur Panin, doit proposer à la cour de Suède, et les réflexions que vous y joignez dans la dépêche que vous m'avez faite du 22 du décembre passé, sont bien judicieuses. Nous nous attendons d'apprendre au premier jour de quelle façon le sieur Panin aura exécuté ses ordres. Quant aux subsides que la Russie doit avoir tirés sous main de l'Angleterre, pour aider celle-là dans ses démonstrations guerrières, j'avoue que, malgré toutes les peines que je me suis données pour approfondir ce manège, tant en Russie qu'en Angleterre, je n'en ai pu rien découvrir avec fondement, bien qu'il me soit revenu que des courriers que la cour de Vienne a envoyés à différentes fois à son ministre à Moscou, ont été chargés de sommes assez considérables en ducats pour la cour de Russie.

Au surplus, mon maréchal Keith, qui a été autrefois en service de Russie, m'a assuré que la dépense que la Russie faisait pour former et entretenir des campements en Livonie ou en Finlande, n'était guère considérable, vu le bas prix de vivres qui était dans ces contrées, et quoique cela coûtât toujours à la Russie, que néanmoins celle-ci n'en était pas considérablement incommodée.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 184.