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Vous ajouterez ensuite au marquis de Puyzieulx qu'il m'était revenu de Londres qu'il y avait des indices propres à faire conjecturer que le ministère anglais avait transmis fort secrètement de nouvelles remises d'argent à Pétersbourg,1 mais que, n'étant point encore bien assuré de la réalité qu'il y avait à cet avis, je tâcherais de l'approfondir et que, dès que j'en aurais été instruit de façon à y pouvoir compter absolument, je ne laisserais que de le lui communiquer à lui, marquis de Puyzieulx.

Au surplus, je sais que la cour de Vienne a fait de fortes instances auprès de celle de Londres, afin que l'Angleterre lui payât des subsides considérables en cas de guerre dans le Nord, mais que, l'Angleterre ayant décliné de s'y prêter, la cour de Vienne en avait été extrêmement piquée, de sorte qu'il paraissait suffisamment par là que la mauvaise volonté où était la cour de Vienne était encore toujours la même et qu'elle ne manquerait sûrement pas de lui laisser un cours libre afin de la mettre en exécution, dès qu'elle y trouverait les fonds nécessaires.

Federic.

Nach dem Concept.


3735. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Berlin, 5 juillet 1749.

Comme vous venez de faire mention, dans votre dépêche du 24 de juin dernier, de quatre articles secrets du traité qui a été conclu entre les deux cours impériales,2 et que ce m'est une affaire des plus intéressantes que de savoir en quoi consistent ces articles secrets, je veux que vous tâchiez de vous en procurer copie; et, quand même il faudrait que vous y employassiez quelque argent, vous ne laisserez pas moins pour cela de mettre tout votre savoir-faire à obtenir les articles en question.

Je veux bien vous dire pour votre instruction que je sais pour sûr que la cour de Vienne a fait de fortes instances à celle de Londres, pour que l'Angleterre, en cas de troubles dans le Nord, lui payât des subsides, à elle et à la Russie, mais que, la cour d'Angleterre n'ayant pas voulu y entendre, celle de Vienne en était assez piquée contre cette dernière.

Je me donnerai toutes les peines imaginables pour approfondir si l'avis que vous m'avez donné dernièrement sur les nouvelles remises d'argent d'Angleterre en Russie est fondé; on pourra en tout cas s'en tenir comme assuré si la Russie en venait à de nouvelles bravades. Au surplus, vous devez me mander si le roi d'Angleterre ne serait point à même de faire pour soi une épargne de 300 jusqu'à 400,000 écus, des fonds que le Parlement lui accorde, pour les faire payer ensuite à la



1 Vergl. S. 5 und Bd. VI, 578.

2 Vergl. Bd. V, 187 Anm. 2.