<312> cette capitale, de joindre incessamment le corps des troupes russiennes en Finlande, où l'on avait fait déjà transporter en dernier lieu quelque train de pièces de campagne et de batteries, et qu'au surplus on travaillait de nouveau comme à l'ordinaire à équiper la flotte, pour qu'elle puisse sortir des ports, dès que la saison le voudra permettre.

Si tout cela ne sont que des ostentations, il faut convenir qu'on ne saurait guère les pousser plus loin; en attendant l'on confirme qu'on dresse à Pétersbourg un nouveau mémoire pour répliquer à la dernière réponse de Suède, et il se peut que les susdits arrangements ne se font que dans la vue d'en appuyer les demandes ultérieures de la Russie et pour en intimider la Suède.

J'estime que la cour de Vienne ne saura voir ces armements de bon œil, les troubles du Nord ne lui convenant point dans un moment où elle est occupée à faire passer l'élection d'un roi des Romains. Quant aux Anglais, ils font au moins semblant comme s'ils voulaient travailler et joindre leurs bons offices à ceux de la cour de Vienne, pour amener la Russie à des résolutions pacifiques, et les ministres anglais continuent à déclarer à l'ambassadeur de France à Londres, le marquis de Mirepoix, que l'Angleterre ne veut prendre aucune part dans les desseins violents de la Russie, mais plutôt employer ses moyens auprès de celle-ci pour l'empêcher d'allumer dans le Nord le feu de guerre.

Federic.

Nach dem Concept.


4210. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 28 mars 1750.

Je vous fais mes remercîments de toutes les choses intéressantes dont vous m'avez instruit par votre dépêche du 16 de ce mois et le post-scriptum que vous y avez joint. Si le marquis de Puyzieulx persistait de vouloir absolument quitter son département et que le choix tombât alors sur M. de Chauvelin, pour le ravoir,1 nous n'y perdrions guère, puisque je connais celui-ci pour homme bien habile, ennemi de la cour de Vienne, et d'ailleurs hardi et capable de mener de grandes entreprises; et, dans la situation présente des affaires, tout ce que nous saurions souhaiter, est que la France montre de la vigueur et ne se laisse point supprimer par ceux qui sont du parti contraire.

Pour ce qui regarde les affaires du Nord et ce que je pourrais faire en cas que la Suède soit attaquée par la Russie, vous connaissez déjà mes sentiments à cet égard, par les dépêches antérieures que je vous ai faites;2 aussi continué-je dans la résolution que je vous ai marquée, que, si la Suède est assaillie par la Russie, je remplirai les



1 Chauvelin war 1737 von der Leitung der auswärtigen Angelegenheiten Frankreichs zurückgetreten.

2 Vergl. S. 285.