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4230. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 7 avril 1750.

J'ai reçu à son temps les rapports que vous m'avez faits du 24 et du 27 du mois dernier passé. Japprouve que, sur les instances de ma sœur, la Princesse Royale, vous lui ayez communiqué la lecture des déclarations que je vais faire faire à la cour de Pétersbourg, et de celles qui ont été actuellement faites à Londres et à Vienne.

Je vous sais bon gré de l'avis que vous m'avez donné du départ du colonel baron de Scheffer; j'attendrai le plan qu'il me portera, pour y aviser.1

Je suis bien aise que, selon les nouvelles qu'on a en Suède, tout est tranquille encore sur la frontière de Finlande; mes vœux sont que cela dure. En attendant, il est constant que la Suède doit s'attendre encore à force d'agaceries de la Russie, qui multipliera ses démonstrations en toutes façons cette année-ci, et* c'est aussi pourquoi j'espère que la première prendra de bonnes précautions en Finlande, en sorte qu'on ait lieu d'être sûr qu'elle ne pourra nullement y être surprise.

Federic.

Nach dem Concept.


4231. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 27. März: „Le sieur Mareschal m'a fait dernièrement une visite, pour me dire qu'il avait ordre de l'Impératrice sa maîtresse de me seconder auprès de cette cour, autant que cela pouvait intéresser l'Impératrice, pour m'aider à obtenir de la France la garantie du traité de Dresde par celui d'Aix-la-Chapelle.2  Je répondis au sieur Mareschal que l'affaire dont il venait de me parler m'était entièrement étrangère, Votre Majesté ne m'ayant jamais donné aucun ordre sur cela; que je lui avouais que je n'avais cru jusqu'à présent qu'il restât autre chose à faire à l'égard du traité de Dresde, que la garantie de l'Empire que l'Impératrice a promis par ledit traité de procurer à Votre Majesté. Le sieur Mareschal répondit qu'il était naturel que l'Impératrice commençât par pourvoir à sa sûreté par la garantie du traité de Dresde par les puissances qui ont signé le traité d'Aix-la-Chapelle, puisqu'il y était dit que tous les contractants audit traité se garantiraient leurs États récipro-

Potsdam, 7 avril 1750.

J'ai trouvé assez extraordinaire le propos que le sieur Mareschal, ministre de la Reine-Impératrice, vous a tenu, en conséquence du rapport que vous m'en avez fait par votre dépêche à la date du 27 du mois dernier de mars; mais j'ai en même temps parfaitement applaudi à la réponse que vous lui avez faite, que j'ai trouvé aussi conforme à mes intentions qu'on ne la saurait jamais faire mieux.

Les particularités que vous m'avez marquées par le post-scriptum de votre dépêche, me font apercevoir que je ne me suis pas tout-à-fait trompé, quand je me suis douté que la France n'avait plus cette répugnance pour une nouvelle guerre qu'elle l'avait autrefois; ce-



1 Vergl. S. 299. 311. 320.

2 Vergl. S. 302.