<407> ma bonne volonté au marquis des Issarts, je ne saurais point me prêter à son désir à l'égard de la croix de mérite, qui n'est fondée qu'uniquement pour les militaires et pour des gens qui d'ailleurs sont actuellement établis dans ce pays-ci; mais si, indépendamment de cela, je lui saurais marquer ma distinction, je m'en ferai sûrement un plaisir essentiel.

J'applaudis fort à la manière dont vous et le marquis des Issarts agissez avec le palatin de Belcz,1 et il serait de conséquence si vous saviez avoir entre vos mains le projet du comte Brühl relativement à une autre Diète extraordinaire, qui doit avoir pour but l'augmentation des troupes. Comme ce point, avec celui des alliances,2 sont les articles qui nous conviennent le moins, et dont, à ce que je présume, le premier ne conviendrait pas même à la Russie, vous ne devez point laisser tomber votre attention là-dessus.

J'ai été bien aise d'apprendre les bonnes nouvelles que vous avez eues du palatin de Rava.3 Pour ce qu'il s'agit de l'argent que vous croyez nécessaire pour parvenir à mes [vues], vous savez mes sentiments à cet égard, que, quand il sera indispensablement nécessaire d'employer de l'argent, il en faut donner, mais que, tandis que les affaires ne l'exigent pas absolument, il ne faut point s'y précipiter.

Au surplus, mes ministres du département des affaires étrangères vous instruiront amplement sur la réponse hautaine et pleine de mépris pour la Saxe que le général Arnim a eue du chancelier Bestushew,4 lorsqu'il lui a parlé des bons offices de la cour de Dresde relativement aux différends entre la Russie et la Suède.

Au reste, je crois qu'il y aura trop à risquer, si l'on voulait se proposer de faire mourir la Diète. A la vérité, je ne connais rien de la constitution de la Pologne; mais autant qu'il me paraît, il vaudra toujours mieux de rompre la Diète que de vouloir la faire mourir. Je pense même que le projet du marquis des Issarts dont vous parlez, n'est point mal pensé, mais la grande difficulté sera toujours de trouver un nonce aussi courageux qui voudra hasarder la démarche.

Federic.

Nach dem Concept.


4364. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION FRÉDÉRIC DE VOSS A COPENHAGUE.

Potsdam, 25 juin 1750.

Vos deux rapports du 6 et du 13 de ce mois, numéros 38 et 40, me sont bien entrés. Je suis très persuadé que la perte de feu de Schulin est effectivement plus grande encore qu'on n'a paru le croire jusqu'ici,5 et je juge qu'il ne faudra pas espérer davantage des



1 Vergl. S. 398.

2 Erneuerung der s. g. Heiligen Liga mit den Höfen von Wien und Petersburg und der Republik Venedig; vergl. Bd. III, 334.

3 Vergl. S. 397.

4 Vergl. S. 399.

5 Vergl. S. 345. 353. 373. 381.