3737. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

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Goltz berichtet, Moskau 12. Juni: Le comte de Woronzow „me fit assez connaître qu'il était lui même persuadé que la cour de Suède était trop éclairée pour faire un changement qui ne pourrait que la commettre avec ses voisins et fournir au Chancelier l'occasion de suivre l'impétuosité de sa rage et de se porter aux dernières extrémités, d'autant plus qu'il pourrait compter alors sur l'assistance de l'Angleterre; mais, hormis ce seul cas, ledit ami m'a fait les protestations les plus fortes que l'Impératrice ne serait sûrement pas la première qui attaquerait la Suède. Il ajouta que les sentiments de Sa Majesté Impériale sur cet article lui étaient suffisamment connus pour ne pas craindre un démenti.“

Berlin, 5 juillet 1749.

Ce que l'ami important vient de vous dire dans l'entretien que vous avez eu en dernier lieu avec lui et dont vous me faites votre rapport en date du 12 de juin dernier, a bien mon approbation; il ne faut cependant pas que vous vous y reposiez simplement, mais plutôt que vous continuiez d'apporter une attention non interrompue à toutes les circonstances qui peuvent accompagner les les affaires, là où vous êtes; car il vous doit être connu, tout comme j'en suis persuadé, que ce n'est que la

 

moindre partie des affaires qui parvient à la connaissance de l'ami en question, et que le Chancelier lui en cache les plus importantes. Au reste, comme l'on pre'tend remarquer en Angleterre certains indices propres à faire soupçonner qu'on y faisait des remises en argent pour Pétersbourg, lesquelles y étaient adressées au marchand Wolff pour en cacher le secret d'autant plus soigneusement, mon intention est que vous vous concertiez avec le baron Hœpken, pour tâcher d'approfondir ce qu'il y peut avoir de vrai à la chose; mais se pouvant qu'il vous serait assez difficile de vous en éclaircir directement, vous n'aurez qu'à prendre garde si la cour de Russie voudra encore faire de nouvelles fanfaronnades, ou bien, aussi, si cette cour exercera de nouvelles libéralités et d'ailleurs extraordinaires. Si l'un ou l'autre arrivait, il en résulterait évidemment que la cour de Russie aurait reçu des remises d'Angleterre, qu'elle en a tiré des subsides et en tire encore actuellement.

Federic.

Nach dem Concept.