3961. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A FONTAINEBLEAU.

Potsdam, 4 novembre 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 23 du mois dernier passé. Les ministres de France s'apercevront encore plus clairement, par plusieurs autres circonstances que le temps développera, que les nouvelles que je leur ai fait donner confidemment, ne sont point du tout aussi mal avisées qu'ils les ont peut-être jugées d'abord. En attendant, il est fâcheux que ces ministres, d'ailleurs si clairvoyants, ne sachent pas revenir une bonne fois de l'illusion dont mes ennemis leur ont malignement imposé, comme si je ne cherchais qu'à aigrir les choses pour remettre les troubles. Si ces ministres voulaient y penser un moment sans prévention, ils trouveraient aisément qu'il faudrait bien que ce ne fût nullement mon affaire que de nouveaux troubles, parceque je tâche tant à les avertir des circonstances qui sauraient ramener la guerre, afin qu'ils puissent les écarter de loin, au lieu que je n'avais qu'à me taire et de laisser voguer le mal, qui de soi-même entraînerait à la fin la guerre, si j'avais cette envie dont on me soupçonne de voir le retour des troubles; réflexion que vous ne laisserez pas de faire observer un jour avec douceur aux ministres de France, quand vous le trouverez convenable.

Voici une lettre au sieur Cagnony,157-2 que vous lui ferez parvenir, quand vous le croirez arrivé en Espagne.

Federic.

Nach dem Concept.



157-2 Vergl. S. 81. 86. Das Schreiben nur die Empfangsbestätigung eines Berichts von Cagnony, d. d. Paris 20. October.