3963. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 8 novembre 1749.

Quand je combine ce que vous m'avez marqué par vos relations précédentes des arrangements particuliers que l'Impératrice-Reine fait faire actuellement dans son militaire en Italie, avec ce que vous venez de me mander dans celle du 29 d'octobre dernier relativement à l'arrivée du sieur Krechtel et du général Pallavicini qu'on attend, je commence presque à croire que ceux qui ont soupçonné que le général Lucches pourrait bien être chargé de quelque commission secrète à la cour de Londres,158-2 n'ont pas tout-à-fait mal jugé. Comme ce général doit être routine dans les affaires d'Italie, y ayant presque toujours servi, et qu'il vient de passer par Brunswick et Hanovre sans s'y arrêter, pour continuer son voyage à Londres, il se pourrait bien qu'il y ait quelque projet important sur le tapis qui regarde les affaires d'Italie. Quoi qu'il en soit, je suis encore de votre sentiment qu'il paraît peu probable que la cour de Vienne voudra penser à quelque guerre offensive en Italie. Peut-être qu'il s'agit de quelque troc, soit du duché de Toscane contre Parme et Plaisance, ou de quelque autre troc de provinces, et que la cour de Vienne, pour rendre ses conditions meilleures, voudra faire<159> quelque montre, en rassemblant des corps de troupes en Italie. Mais les vues que cette cour saurait avoir à ce sujet, sont encore impénétrables; j'en suspends mon jugement encore jusqu'à ce que vous aurez eu moyens de vous orienter plus là-dessus. Au reste, quoique je ne doute nullement de toute la mauvaise volonté de la cour de Vienne vis-à-vis de moi, je suis cependant persuadé que ce n'est point son jeu de vouloir la réaliser présentement.

Federic.

Nach dem Concept.



158-2 Vergl. S. 146. 153.