4002. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 2 décembre 1749.

Votre relation du 21 du mois passé de novembre m'a été bien rendue. Puisqu'il m'est revenu par un bon canal que le comte d'Ulfeld à Vienne avait fait confidence à un de ses amis là qu'il s'attendait, par la première poste de Constantinople qui arriverait, à des nouvelles bien intéressantes, dont, en attendant, il avait appris que la Porte avait pris en mauvaise part que le ministre de Suède s'était vanté de pouvoir se reposer sur l'assistance de la Porte; qu'on avait même fait connaître à<184> ce ministre quelque ressentiment de ce qu'il avait donné un tour et explication tout différents aux bons offices et remontrances que le ministère turc avait employés d'une manière amiable et égale tant envers le ministre de Russie qu'envers celui de Suède — j'ai bien voulu vous en informer, afin que vous en puissiez faire confidence au marquis de Puyzieulx, ajoutant que cet avis m'était revenu tel que je l'avais marqué à vous, et qu'il saurait juger, lui, s'il pouvait être fondé ou s'il était peut-être de la façon des ministres de Vienne.

Vous lui communiquerez, encore, confidemment qu'il m'était revenu par un canal bien sûr que le chancelier Bestushew était sur le point d'envoyer un courrier à Stockholm au ministre de Russie, le sieur Panin, afin de lui porter un nouveau mémoire à présenter au ministère de Suède, en conséquence duquel la Russie offrait une convention à la couronne de Suède par laquelle la Suède devait garantir à la Russie le traité de paix de Nystad et principalement la forme de gouvernement qui y a été établie, et que la Russie s'en chargerait également de garantir la succession au trône établie en Suède; particularité dont j'avais cru ne pouvoir point me dispenser de faire communication au ministre de Suède à ma cour, afin d'en prévenir la sienne, pour en être informée à temps et pour pouvoir prendre ses mesures là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.