4132. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 17 février 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 6 de ce mois. J'aurais mieux aimé que vous n'eussiez point fait un sujet de conférence avec le marquis de Puyzieulx de ce que le chancelier Bestushew a fait répandre de faux bruits touchant un prétendu nouveau traité d'alliance conclu entre la<259> Suède et la Porte Ottomane. J'avais d'abord reconnu la fausseté de de ces bruits, sans que j'eusse besoin de m'y voir confirmé, et comme je ne vous fais communiquer ces sortes de choses que pour vous en informer et pour votre direction seule, et que je veux d'ailleurs ménager au possible le ministère de France des insinuations qui regardent des affaires de conséquence, pour ne point réveiller ses appréhensions, dont il n'est guère revenu à mon égard, vous observerez bien que, pour éviter tout malentendu et les tracasseries qui en reviennent, vous ne ferez plus aucune insinuation sur des affaires de conséquence au marquis de Puyzieulx, sans que vous n'y soyez autorisé par un ordre immédiat de ma part. J'en excepte néanmoins les affaires de moindre importance, où vous devez toujours exécuter ce que les rescrits expédiés du département des affaires étrangères vous ordonnent.

Pour ce qui regarde les investitures à prendre des Électeurs sur le pied que la cour de Vienne le désire, je vous dirai qu'il se pourrait peut-être que les Électeurs ecclésiastiques se conformassent à ce que ladite cour désire là-dessus, mais elle trouvera infiniment plus de difficultés auprès les Électeurs séculiers, surtout après que le roi d'Angleterre, comme électeur d'Hanovre, a déclaré hautement, et même contre le gré de ses ministres hanovriens, qu'il ne s'abaisserait jamais au point de prendre l'investiture de l'Empereur sur le pied du vieux cérémoniel, ainsi que la cour de Vienne pourrait bien se voir obligée de plier sur ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.