4269. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 21 avril 1750.

La relation que vous m'avez faite du ro de ce mois, m'a été bien rendue. Quelques favorables que paraissent les nouvelles que vous marquez, elles ne sauront pas encore me rassurer contre les appréhensions où je suis sur les mauvais desseins de la Russie vis-à-vis de la Suède, et rien me paraît plus mal fondé que la supposition dont le ministère de Suède se berce, comme si le chancelier Bestushew ne cherchait que des expédients pour sortir honorablement de la querelle qu'il a excitée<353> à la Suède; tout au contraire, je suis assez informé, et mes lettres de Pétersbourg me le confirment, que lui, le Chancelier, quand même il ne voudrait pas rompre ouvertement dans le moment présent avec la Suède, ne laisserait de lui exciter une chicane après l'autre, de tâcher d'augmenter le nombre des mécontents dans ce royaume et d'attendre ainsi un moment favorable à l'exécution de ses projets. Ce que vous pourrez bien insinuer convenablement aux ministres de Suède. D'ailleurs, j'estime qu'il ne faut pas se trop flatter des ouvertures vagues que le ministre de Danemark353-1 a faites à ceux de Suède, surtout après la mort du sieur de Schulin à Copenhague qui vient d'arriver subitement,353-2 et par où il est à craindre que la bonne cause ne perde infiniment; aussi conviendra-t-il au ministère de Suède d'aller un peu à pas mesurés dans cette affaire et de prendre bien-garde à ce qu'ils feront là-dessus, pour ne pas s'engager trop loin ni faire des démarches précipitées làdedans, qui autrement les sauraient mener bien plus loin qu'ils n'ont pensé d'aller.

Federic.

Nach dem Concept.



353-1 Wind.

353-2 Vergl. S. 345.