4283. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE GOTTER A MOLSDORF.

Potsdam, 28 avril 1710.

J'ai bien reçu votre lettre du 24 de ce mois et je reconnais avec grand plaisir votre zèle pour moi dans la façon dont vous vous êtes acquitté de la commission dont je vous ai chargé à votre départ d'ici pour la cour de Gotha.361-1 Je suis d'ailleurs très sensible à la manière attentive dont cette cour a reçu vos insinuations, et je lui en conserverai toute la reconnaissance possible; mais comme les circonstances des affaires publiques viennent de prendre tout d'un coup un tour assez favorable, pour que je ne me voie pas pressé d'avoir dès ce moment des troupes auxiliaires, vous insinuerez à ladite cour, de la manière la plus flatteuse pour elle, que, comme ma façon de penser avait été toujours d'être aussi peu à charge à mes amis que les circonstances le permettaient, pour ne point abuser de leur bonne volonté, j'éviterais encore de lui faire la proposition pour engager de ses troupes, jusqu'à ce que quelque circonstance urgente l'exigerait, et que je me tenais assuré alors que je ne serais point refusé.

Pour ce qui regarde le propos que vous avez tenu à votre bon voisin,361-2 relatif aux troupes de Würtemberg, il serait bien acceptable dans un autre cas; mais dans celui dont il s'agit, la marche ruineuse que ces troupes seraient obligées de faire pour parvenir à leur destination,<362> et les hauts cris que les États de l'Empire jetteraient par où ces troupes auraient à passer, m'empêchent d'en pouvoir profiter. Je suis avec les sentiments que vous me connaissez, votre bien affectionné

Federic.

Nach dem Concept.



361-1 Vergl. S. 320.

361-2 Der württembergische Geh. Rath von Keller auf Stetten.