4284. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 1er mai 1750.

Je vous suis bien obligé du rapport que vous m'avez fait touchant l'entretien que vous avez eu avec le sieur de Cheusses au sujet des affaires de Russie.362-1 B m'en a paru assez clairement qu'il est fort porté pour le chancelier Bestushew, dont il a tout-à-fait adopté les sentiments. Il y a cependant à observer que les avis qu'on prétend qu'ils reviennent constamment au susdit Chancelier de ses partisans en Suède, ne sont que de l'invention de celui-ci, qui, comme je le sais par de bons canaux, se les fait mander par des gens apostés par lui en Suède, de façon qu'il le leur prescrit, pour colorer en quelque façon les avanies qu'il fait à la Suède. Il faut ainsi qu'il ait dupé le sieur de Cheusses, en lui imposant par ses fictions, ou que celui-ci“ soit extrêmement préoccupé lui-même contre la Suède, par les raisons que vous remarquez udicieusement.362-2 Au surplus, mes occupations ne me permettent pas que je vienne à Berlin pour parler au sieur de Cheusses, à qui d'ailleurs je n'ai rien à dire; il me suffira que vous lui fassiez quelque compliment poli et convenable de ma part. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



362-1 Cheusses war Gesandter Dänemarks in Berlin, dann in Russland gewesen. Vergl. S. 208. 276. 296; Bd. II, 366. 413. 472; Bd. VI, 203.

362-2 Podewils bemerkt in seinem Berichte: „Le sieur de Cheusses paraît encore ce qu'il a été autrefois, c'està-dire bon Anglais et Autrichien, malgré le changement de système de sa cour.“