4293. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 5 mai 1750.

J'ai reçu à la fois vos dépêches des 10, 21 et 24 du mois dernier d'avril. Selon toutes les nouvelles qui me reviennent des différents lieux, je dois présumer que l'Angleterre marche à présent assez droit relativement aux affaires du Nord. B me paraît que les déclarations fermes que la France lui a faites à ce sujet, avec l'étroite intelligence où elle<368> a vu la France, moi et la Suède, lui ont fait comprendre qu'une rupture au Nord serait infailliblement suivie d'une guerre générale, et comme celle-ci ne saurait l'accommoder, on aime mieux d'étouffer le feu dans les cendres que de risquer une guerre générale.

Comme la France a résolu d'envoyer le marquis de Valory à Hanovre, pour y rester le temps qu'on croira qu'il sera nécessaire, je crois que vous serez content du choix qu'on a fait en sa personne, et que vous vous comporterez bien ensemble. A ce que j'apprends, c'a été le duc de Newcastle qui a demandé lui-même s'il n'y aurait personne de la part de la France qui suivrait le roi d'Angleterre à Hanovre, parceque, à son dire, il serait bien aise que la France vît par elle-même que le séjour que ce Prince ferait en Allemagne, n'avait pour objet que la satisfaction de respirer un air qui convenait à sa santé et de contribuer autant qu'il pourrait au maintien du repos public. Quoi qu'il en soit, je suis persuadé que vous pénétrerez bientôt s'il s'y brassera de nouvelles choses ou non.

Comme j'ai fixé mon départ pour la Prusse vers le commencement du mois de juin, et que je serai en peu de retour, je pourrais bien à mon retour vous envoyer l'ordre pour venir me voir ici quelques jours, afin de pouvoir m'entretenir avec vous.

Federic.

Nach dem Concept.