4317. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 8. Mai: „On assure que le comte d'Albemarle s'en retournera à Londres en octobre, et qu'il ne reviendra plus. Le marquis de Mirepoix restera, dit-on, en France et ne retournera pas en Angleterre, où on croit que le sieur Durand sera de nouveau chargé des affaires de la France, pendant que le colonel de Yorke aura ici le soin de celles de l'Angleterre.

Berlin, 19 mai 1750.

J'ai trouvé assez curieux ce que vous me marquez par votre dépêche du 8 de ce mois, au sujet du retour du comte d'Albemarle à Londres et de ce que le marquis de Mirepoix restera en France; il faut qu'il y ait à cela une raison cachée que je ne saurais pas comprendre encore, et il en paraît au moins que les chiens de ces deux puissances s'ameutent encore assez mal et qu'il y a encore de grandes bisbilles à démêler entre elles.

En attendant, les affaires du Nord paraissent encore vouloir prendre un bon pli, de façon qu'on est en droit d'espérer que la tranquillité ne sera point troublée, au moins cette année-ci; mais c'est une chose constatée que, quelque grimace que la cour de Vienne fasse comme si elle s'était empressée à conjurer l'orage qui menaçait le Nord, son procédé n'a pas été bien légal à cet égard, puisqu'il est connu que le comte Bernes, ambassadeur autrichien à Pétersbourg, a empêché par ses persuasions le sieur Guy Dickens et le ministre de Hollande, Swart, de faire leurs représentations en faveur de la Suède de la manière qu'il leur a été enjoint par leurs cours respectives, de façon que, quoique ces instructions eussent été très positives et que surtout le sieur Guy Dickens eût eu ordre de délivrer au Chancelier sa déclaration par écrit et d'en faire part aux ministres étrangers à Pétersbourg et de leur en donner même un extrait, le comte Bernes a malgré cela obtenu d'eux, à force de persuasion, qu'ils ne s'en sont acquittés que fort légèrement auprès du Chancelier et simplement par manière de conversation, sans lui laisser le moindre mot par écrit.379-1 Je reste, nonobstant tout cela, dans la persuasion que la Russie ne tentera rien contre la Suède.

Federic.

Nach dem Concept.



379-1 Diese Mittheilungen an Chambrier beruhen auf Eröffnungen, die der Graf Lynar zu Petersburg dem Vertreter Preussens gemacht und die dieser unter dem 2. Mai dem Könige berichtet hatte. Vergl. Nr. 4318.