4335. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 30 mai 1750.

Votre dépêche du 18 de ce mois m'a été redue. Je suis bien content de la manière dont vous vous êtes pris pour vous acquitter des ordres que je vous avais donnés au sujet du comte Tyrconnell,388-5 et il m'a fait également plaisir d'apprendre que le compliment que vous avez fait à M. de Puyzieulx à l'égard de la bonne conduite que la France<389> a tenue relativement aux affaires du Nord, a fait impression sur lui. Outre qu'il faut amadouer un peu ces ministres, il faut bien leur donner les louanges qu'ils méritent, parcequ'ils se sont si bien comportés dans cette occasion-ci.

Pour ce qui regarde la Russie, je me persuade qu'elle acceptera la proposition qu'on lui fera en conséquence de l'ouverture que le marquis de Mirepoix a faite au duc de Newcastle,389-1 pour sortir honorablement de l'affaire. En attendant, je m'aperçois, de plus en plus, que la fermeté avec laquelle le ministère de France a parlé aux Anglais, a ébranlé ceux-ci de façon qu'ils en ont craint les conséquences, et que l'appréhension des Anglais a effectué que la Russie a mêlé de l'eau dans son vin.

Quant au Polonais, créature du comte Brühl, qui est arrivé en France, j'ai de la peine à croire que cet homme soit chargé de quelque affaire de conséquence, puisque le comte Brühl ns se fie pas assez aux Polonais pour vouloir leur confier des commissions en France.

Federic.

Nach dem Concept.



388-5 Vergl. S. 358. 369.

389-1 Vergl. S. 377.