4373. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A COMPIEGNE.

Potsdam, 30 juin 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 18 de ce mois. Je ne me souviens point de Vous avoir marqué, comme vous dites, par une de mes dépêches antérieures qu'il n'était plus question du projet de la double garantie concertée entre le duc de Newcastle et le marquis de Mirepoix et que, ce projet était également abandonné de part et d'autre, de sorte que si de pareille dépêche vous est parvenue, il faut qu'elle ait été expédiée de mes ministres du département des affaires étrangères.412-1 Quoi qu'il en soit, l'événement vient de justifier à présent ce que mes ministres ont peut-être conjecturé alors; car mes dernières lettres de Pétersbourg me marquent que, bien que le comte Lynar, par ordre de sa cour, ait de nouveau fait usage auprès du chancelier Bestushew des nouvelles propositions que la cour de France avait fait faire tout récemment au duc de Newcastle pour moyenne* un accommodement entre la Russie<413> et la Suède et que le comte Lynar avait employé le vert et le sec, pour les faire goûter audit Chancelier, toutefois sans le faire ministérialement, mais que ces tentatives avaient eu le même sort que les précédentes, et que le chancelier Bestushew lui avait déclaré sans détour que, si lui, comte Lynar, voulait faire usage ministérialement du projet en question, on ne pouvait à la vérité lui refuser une conférence, mais qu'il pouvait être persuadé que, dans ce cas-là, il ne manquerait pas de s'attirer une réponse fort désagréable; que lui, Chancelier, estimait que ce serait contre la gloire et la réputation de l'empire de Russie d'accepter la médiation d'aucune puissance, sans en excepter les cours de Vienne et de Londres, qu'on voulait négocier directement avec les Suédois, et que c'était à ceux-ci de faire le premier pas pour un accommodement.

Voilà en précis la réponse que le comte Lynar a eue du chancelier Bestushew, et pour ce qui regarde les autres circonstances relatives à la réponse que le premier a eue, je vous renvoie au rescrit qui vous arrivera à la suite de cette dépêche de la part du département des affaires étrangères, ayant ordonné à mes ministres de vous en faire un ample détail.

Federic.

Nach dem Concept.



412-1 Ein Erlass entsprechenden Inhalts ist am 6. Juni während der Reise des Königs nach Preussen aus dem Ministerium an Chambrier ergangen.