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m'ait parlé sincèrement, je me sois contenté d'y répondre en termes généraux et par manière de compliments.“

„Le baron de Trenck qui a été cornette dans les gardes du corps de Votre Majesté et qui s'est échappé ensuite de Glatz, parcequ'on lui a fait croire, à ce qu'il m'a dit, que Votre Majesté l'avait condammé à une prison perpétuelle, m'a prié de le mettre à Ses pieds et La supplier très humblement de lui accorder sa grâce; qu'il comptait, moyennant la protection de Votre Majesté, de tirer plus de 60,000 écus de l'héritage de son oncle, mort ici, et de porter cet argent dans les États de Votre Majesté, où il est résolu de se rendre, dès qu'il aura obtenu son pardon.“

vous et votre successeur sachiez bien vivre avec lui et entretenir ses bonnes dispositions autant que les circonstances le voudront permettre. Vous n'oublierez non plus de l'assurer de mon estime particulière, dont il en douterait d'autant moins qu'il se souviendrait encore que c'avait été à mes instances qu'il avait été autrefois envoyé à ma cour,1 dont aussi je ne l'avait vu partir qu'à regret. Outre cela, vous pouvez bien lui dire, quoique par manière d'acquit, qu'il n'y avait point d'autres brouilleries entre sa cour et moi que celles qui existaient uniquement par la mauvaise disposition de son frère à mon égard, dont je ne connaissais ni l'origine ni les raisons.

Quant à ce qui regarde les propos que le sieur de Trenck vous a tenus, vous devez lui dire que, quelque sujet de mécontentement que je saurais justement avoir contre lui, je lui accorderais cependant son pardon, quoique sous les conditions expresses qu'il se retirât avec ses biens en Prusse, qu'il y vivrait tout tranquillement en retraite et qu'il n'aspirât plus à rentrer en mon armée. Ce sont les conditions au pied desquelles il aura son pardon, avec la liberté de rentrer dans mes États, s'il en donne des assurances de s'y vouloir conformer exactement.

Federic.

Nach dem Concept.


4695. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 22 décembre 1750.

J'ai été tout-à-fait sensible aux assurances que le marquis de Puyzieulx est venu vous réitérer en conséquence de votre rapport du 11 du courant sur les bonnes intentions du roi de France à l'égard de mes intérêts dans l'affaire de l'élection d'un roi des Romains. Je ne lui causerai guère de peine à ce sujet, parceque je n'ai presque rien à demander à la charge de la cour de Vienne; car pour ce qui regarde la garantie de l'Empire que cette cour me doit sur mes possessions de la Silésie, elle s'en est offerte depuis peu, comme vous le savez, de son propre mouvement,2 et il faut espérer qu'elle s'acquittera là-dessus en conséquence de son engagement; pour le reste, j'agirai avec un désintéressement parfait dans la susdite affaire d'élection et n'aurai pour



1 Vergl. Bd. II, 468.

2 Vergl. S. 117.