<276> en campagne, afin de m'orienter là-dessus. Jusqu'à présent j'en conjecture encore qu'il y a peut-être un projet formé entre les deux cours impériales pour faire, chacune de sa part, des ostentations justement dans le temps où l'on voudra entreprendre de faire l'élection d'un roi des Romains, afin de la soutenir par des démonstrations guerrières. Tâchez de votre côté de le pénétrer de plus près encore, comme je ferai du mien, et observez surtout avec une attention particulière si l'on fait des préparatoires pour avoir prêts les chevaux qu'il faut pour le charriage des vivres et des magasins de campagne, et ceux pour l'artillerie. Comme ce sont des choses dont on ne sait absolument se passer, supposé qu'il y ait un dessein caché, vous devez tâcher d'avoir de bonnes informations là-dessus.

Sur ce que vous me demandez au sujet de la vente de mes domaines en Hollande,1 je vous dirai que vous savez bien que je souhaite de pouvoir faire cette vente de la manière la plus avantageuse pour moi et d'en retirer le plus haut prix que je pourrai. Je vous l'ai déterminé à 581,000 écus exclusivement de ce qu'il y a encore d'arrérages en revenus du temps passé. Il nous faudra voir à présent ce que l'on vous en offrira; en attendant, je veux bien vous informer d'une circonstance qui n'est venue que présentement à ma connaissance; c'est qu'il y a actuellement encore des revenus qui ne sont pas compris sous la somme de 16,242 écus de revenus annuels qu'on a mis pour base du prix de la vente de ces domaines, parceque les administrateurs en ont tenu un compte séparé, dont cependant on m'assure qu'ils pourront monter avec le temps jusqu'à 4,000 florins par an. D'ailleurs il doit avoir eu autrefois auprès de la Swaluwe une baronie nommée Twintinghoven, submergée à la vérité depuis 200 ans de la mer, mais qui doit commencer à reparaître de façon qu'on m'assure que successivement l'on saurait la récupérer de la mer moyennant des digues et que cet accroissement pourrait à la suite du temps plus importer que la Swaluwe même. Quoique je ne hausserai point pour ces sujets le prix de la vente que je vous ai déterminé de ces domaines, je crois cependant que vous saurez faire un bon usage de ces circonstances envers votre ami, afin de le porter à se prêter avec d'autant plus de facilité au prix que je demande.

Federic.

J'envoie Dewitz à Vienne,2 pour traiter des affaires des dettes et du commerce. Si ces gens de là-bas y vont de bonne foi, il pourra s'expédier vite. Je lui ai même ordonné de montrer à ceux qui traiteront avec lui, les instructions que je lui ai données. L'on me demande des avances, en voilà, et si je me trouve mal payé de ma franchise, je me garderai bien d'y revenir, et l'on pourra avoir recours alors aux mêmes moyens dont la cour de Vienne se servira pour éluder de remplir des



1 Vergl. S. 23g. 242.

2 Vergl. S. 263.