<290>tage de ce différend. Vous tâcherez donc de votre mieux de faire usage de tout ce que dessus, partout où il le conviendra.

Pour ce qui regarde les inconvénients que le ministère de Suède trouve, si l'on nommait ministre de Suède à Pétersbourg le sieur de Lagerflycht,1 je dois hésiter de me mêler de cette affaire; je souhaite seulement que le ministère ne consultât pas trop longtemps, mais qu'il prît son parti là-dessus.

Je viens de recevoir votre dépêche du 19 passé. Il y a deux explications à faire sur le passage qui regarde la Suède dans le précis de l'entretien que j'ai eu avec le comte Puebla2 et qui a embarrassé le comte Tessin, savoir que, s'il y a été fait mention d'une garantie que la Suède ne rétablira le despotisme, on n'a eu en vue que le Prince-Successeur, de la modération et des sentiments équitables duquel on est persuadé qu'il ne voudra point de son chef rétablir le pouvoir absolu et arbitraire, mais que cette garantie ne pourra jamais s'étendre jusqu'à vouloir lier les mains à la nation suédoise, comme libre et indépendante de faire tel changement dans la forme de son gouvernement qu'elle lui trouvera convenable. En second lieu, vous vous souviendrez qu'il est échappé au comte Tessin même, il y a quelque temps,3 de pareils propos que ceux qui se trouvent dans le susdit précis, si l'on saurait conserver par là la tranquillité du royaume. Mais indépendamment de tout cela, c'est une vérité incontestable que, quelque convention que d'autres puissances sauraient faire sur cet article, elle ne saurait point lier la nation ni préjudicier à sa liberté et indépendance.

Au surplus, je vous avertis qu'il n'y a point à craindre que la cour de Vienne se prévaille de mon ouverture, puisque je suis informé de bon lieu que tout restera sans suite et que ladite cour, de concert avec celle de Londres, laissera là ces ouvertures, sans y répondre même. De quoi vous pouvez assurer confidemment le comte Tessin.

Federic.

Nach dem Concept.


4825. A LA PRINCESSE ROYALE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

[mars 1751].4

Je suis pressé par les Français à vous insinuer qu'on souhaiterait beaucoup que vous fissiez biffer la protestation que le Prince a faite contre l'avancement de Fersen, pour ne point laisser de semence d'intelligence5 entre le Prince et le Sénat. Vos vrais ennemis ce sont les Russes, et il est plus nécessaire que jamais que vous restiez réunis à



1 Vergl. S. 190. 215. Man fürchtete in Schweden, dass Russland im Falle der Ernennung Lagerflycht's zum schwedischen Gesandten der Reciprocität halber seinen Vertreter Panin abberufen und dessen Legationssecretär Simolin in Stockkolm accreditiren würd: „personnage très odieux au ministère de Suède et dont il craint qu'il ne soit très propre à brouiller les affaires encore davantage.“

2 Vergl. S. 235.

3 Vergl. S. 173 Anm. 1.

4 Die Antwort der Kronprinzessin ist vom 23. März 1751.

5 Sic.