<299> raisons qui ont fait échouer la seconde tentative de M. Lemaire par rapport à l'alliance à faire entre moi et le Danemark.1 J'en suis fâché en considération du bien qui en saurait résulter pour l'affermissement de la tranquillité du Nord, mais je me confirme par là dans l'opinion où j'ai été relativement au ministère présent du Danemark, savoir que ce sont des gens faibles qui voudraient figurer dans les grandes affaires, mais qui ne savent pas comment s'y prendre. Pour mon particulier, quelque satisfaction que j'aurais eue si les soins de M. Lemaire avaient succédé, néanmoins je ne suis pas trop disconsolé de ce que le contraire en est arrivé, parceque je ne me serais jamais attendu, le cas existant, à des réalités de la part de cette cour, quand même elle aurait pris des liaisons avec moi. Ainsi donc, que je me tranquillise sur ce refus d'autant plus aisément que peut-être le moindre changement dans la face présente des affaires pourra ramener la cour de Copenhague à rechercher mon alliance, autant que je l'ai jusqu'ici à son égard.

Au surplus, vous observerez que tout ce que je vous dis sur ceci, n'est que pour votre direction seule, et que vous n'en devez point faire un autre usage.

Comme à présent le ministre de la cour de Vienne est dans son activité par les premières audiences qu'il a eues du roi de Danemark, vous devez tâcher d'éclairer au possible ses allures et de suivre de plus près ses négociations et ses menées.

Federic.

Nach dem Concept.


4839. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 14 mars 1751.

Milord. Je vous sais d'autant plus de gré de l'attention pleine de confiance que vous avez bien voulu me témoigner par la communication des pièces2 qui étaient jointes à votre lettre du 12 de ce mois, que j'ai été vraiment ravi de m'apercevoir à la lecture desdites pièces qu'on ne saurait rien ajouter à la façon de penser de M. de Puyzieulx, et que la fermeté de ce ministre et la manière obligeante dont il a su me prévenir, ont eu de quoi me charmer. Je vous renvoie ci-clos les susdites pièces.

La proposition de M. Lemaire concernant l'affaire de la comtesse de Bentinck3 ne contient rien dont je ne dusse être entièrement satisfait en égard de mon personnel, et je n'y trouve rien à dire quant à moi. Mais comme ladite comtesse de Bentinck soutient qu'après que les dettes contractées sur ses terres seraient acquittées et le restant du capital mis



1 Vergl. S. 266.

2 Undatirter Auszug aus einem Erlasse Puyzieulx' an Tyrconnell und zwei Schreiben Lemaire's an denselben, Kopenhagen 27. Februar bez. 2. März 1751.

3 Vergl. S. 274.